Tirée par l'usage croissant de ce combustible dans la production d'électricité, en Chine notamment, la consommation de gaz naturel dans le monde devrait croître de 1,6% par an sur la période 2014-2035. Selon l'association professionnelle Cedigaz, 85% de la croissance du gaz proviennent des économies émergentes, les Etats-Unis étant le seul marché industrialisé à enregistrer une hausse significative de la consommation de gaz en volume, grâce notamment à la compétitivité du gaz de schiste. La Chine et le Moyen-Orient constitueront les principaux moteurs de cette hausse de la demande mondiale, s'attribuant respectivement 27% et 25% des volumes additionnels jusqu'en 2035. Ces deux régions recourent, en effet, de plus en plus au gaz pour produire de l'électricité ou faire tourner l'industrie manufacturière, au détriment du charbon et du pétrole. L'association Cedigaz précise toutefois que la progression de la consommation de gaz sera un peu moins forte qu'attendu précédemment en raison des ambitions de déploiement accru d'énergies renouvelables et de mesures d'efficacité énergétique après la Conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21). «Il n'empêche, la demande de gaz devrait croître plus fortement que la consommation totale d'énergie primaire, attendue en hausse de 1% par an», indique encore Cedigaz. En ce qui concerne l'offre, la production de gaz naturel devrait croître partout, sauf en Europe (-2% par an), tirée par l'Iran, la Chine, l'Australie et les Etats-Unis. Cette source d'énergie devrait ainsi voir sa part relative dans l'offre mondiale d'énergie primaire passer de 21,4% en 2013 à 23,9% en 2035, selon Cedigaz. Le gaz non conventionnel représentera plus des deux tiers de l'offre qui atteindra 34% de la production mondiale en 2035, contre 20% en 2014. Il proviendra des Etats-Unis, mais aussi de la Chine, de l'Australie et de l'Argentine. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé, pour sa part, que la concurrence sur le marché mondial du gaz devrait être de plus en plus rude dans les années à venir et les capacités de liquéfaction devront augmenter de 45% d'ici 2021. Dans son dernier rapport annuel, l'AIE affirme que «d'ici les cinq prochaines années, les cartes seront complètement redistribuées sur le marché mondial du gaz et la concurrence y deviendra intense, avec des pays comme les Etats-Unis et l'Australie qui seront alors à même de bousculer l'actuel plus grand exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde, en l'occurrence le Qatar». L'AIE, qui prévoit des changements «importants» à court et moyen termes dans le commerce mondial du gaz, souligne que malgré la faiblesse actuelle de la demande et des prix, le marché devrait enregistrer une croissance «massive» des approvisionnements en GNL. «Le commerce mondial du gaz connaîtra dans les cinq prochaines années une véritable refonte en raison de nouveaux approvisionnements de GNL et d'une croissance de la demande sur certains grands marchés», note ainsi l'Agence dans son dernier rapport. Globalement, relève l'AIE, la production de gaz devrait progresser de 1,5% par an en moyenne entre 2015 et 2021, soit une croissance bien moins forte que sur les six années précédentes, du fait notamment du recul des investissements. «Un ralentissement de la croissance de la demande d'énergie primaire et le déclin de l'intensité énergétique de l'économie mondiale pèsent sur la croissance de la demande de toutes les énergies fossiles, gaz y compris», souligne en ce sens l'AIE.