Dans un rapport rendu public, hier, l'Organisation estime, en effet, que «le rééquilibrage du marché pétrolier est en cours, mais à un rythme plus lent», précisant que sa propre production avait sensiblement augmenté en mai en raison des extractions de pays qui ne sont pas liés par l'accord de réduction de la production. L'OPEP indique dans son rapport mensuel que sa production a augmenté de 336 000 barils par jour (bpj) en mai, à 32,14 millions bpj, une hausse imputable surtout au Nigeria et à la Libye, pays qui ont été exemptés de toute réduction de leur production en raison de leurs troubles internes. S'agissant des stocks des pays de l'OCDE, le même rapport affirme que ceux-ci ont diminué en avril, à 3,005 milliards de barils, soit 251 millions de barils au-dessus de la moyenne de cinq ans. L'Organisation estime que la baisse des stocks observable de janvier à avril devrait se poursuivre au second semestre. Mais la reprise de la production de schiste aux Etats-Unis ralentit le processus de désengorgement du marché, constate l'OPEP. «Le rééquilibrage du marché est en cours, mais à un rythme plus lent, compte tenu des changements intervenus dans les fondamentaux depuis décembre, et en particulier de l'offre américaine, qui était prévue en contraction et qui connaît une croissance positive», lit-on dans le rapport de l'Organisation. Les Etats-Unis, faut-il rappeler, ont profité, depuis quelques mois déjà, de la hausse des prix du pétrole provoquée par la réduction de l'offre des pays producteurs, fortement impactés par la chute des cours, pour relancer leur production de schiste. La conjoncture difficile que traverse le marché pétrolier a, de surcroît, été exacerbée par leur retrait des Accords de Paris sur le climat. Une décision qui a ravivé les craintes sur une recrudescence de la production américaine qui déséquilibrerait davantage le marché. Les experts sont affirmatifs. «La remontée des prix a été de courte durée, car des craintes sur la production ont été ravivées, notamment par la décision du président, Donald Trump, de retirer les Etats-Unis des accords climatiques de Paris», ont expliqué les analystes de PVM. «En mettant les problématiques environnementales en veilleuse, les Etats-Unis soutiennent leur industrie des énergies fossiles, ce qui pourrait doper les extractions déjà florissantes de pétrole de schiste», ont-ils précisé. L'OPEP a par ailleurs revu à la baisse sa prévision de croissance de la production des pays producteurs non membres cette année, à 840 000 bpj, alors qu'elle projetait jusqu'alors 950 000 bpj. Elle a en revanche augmenté sa prévision de demande pour ses bruts de 100 000 bpj à 32,02 millions bpj et, compte tenu de la révision à la baisse de l'offre hors OPEP, elle laisse inchangée sa prévision de croissance de la demande mondiale. Les 11 pays membres de l'OPEP, qui adhèrent au pacte de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année et jusqu'en mars 2018, ont ramené leur production globale à 29,729 millions bpj en mai, soit en deçà de l'objectif assigné qui était de 29,804 millions bpj.