La date de la visite officielle du président français, Emmanuel Macron, en Algérie n'est pas encore fixée. Dans sa réponse au message que lui a adressé le président Bouteflika à l'occasion de la Fête nationale de son pays le 14 juillet dernier, le président français laisse le libre choix à Bouteflika de fixer la date de ce rendez-vous important dans les relations bilatérales. «Beaucoup de travail a déjà été effectué, et les prochains mois seront marqués par une série de rendez-vous majeurs qui permettront de préparer le projet de grande visite officielle que je serais très heureux et honoré d'effectuer en Algérie, au moment qui vous conviendra», a écrit le président Macron à son homologue Bouteflika. Habituellement, les visites de chefs d'Etat sont fixées par les deux parties. Cette fois-ci, le président Macron annonce clairement que la date sera communiquée par la présidence algérienne. La raison ? Elle est intimement liée à l'état de santé du président Bouteflika, mal-en-point depuis son AVC en 2013, duquel il ne s'est pas vraiment remis. Le chef de l'Etat accorde d'ailleurs ces derniers mois peu d'audiences et reçoit peu de personnalités et hauts responsables étrangers. Elu président en mai dernier, Emmanuel Macron n'a pas encore effectué de visite d'Etat en Algérie. Son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu le 13 juin dernier à Alger dans le cadre de la coopération régionale, notamment pour parler du dossier malien, mais aussi pour discuter de la visite prochaine du président Emmanuel Macron. Le président français s'était entretenu une semaine auparavant avec le président Bouteflika au téléphone. En effet, le 9 juin dernier, les présidents Macron et Bouteflika avaient fait le point sur les dossiers libyen et sahélo-saharien. Ayant relevé durant son déplacement à Alger en avril dernier, en pleine campagne électorale, l'importance de l'Algérie pour la France à tout point de vue, Emmanuel Macron semble ainsi prêt à effectuer une visite officielle dès qu'Alger lui fera signe. Côté algérien, il n'est plus question de rééditer la séquence de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel, reportée sans date à la dernière minute à cause de l'état de santé du président Bouteflika. «Ce report est dû au fait que M. Bouteflika, qui se trouve à sa résidence à Alger, est indisponible temporairement du fait d'une bronchite aiguë», avait précisé la présidence de la République dans un communiqué. La présidence algérienne ne veut pas non plus montrer le chef de l'Etat sous un mauvais jour. Cela, afin d'éviter des polémiques ou des brouilles diplomatiques quant à l'utilisation éventuelle d'images montrant le président Bouteflika dans un état affaibli. Pour cela, il faudra donc s'assurer que la visite du président Macron ou d'un autre chef d'Etat intervienne le jour où le président Bouteflika est en excellente forme. C'est pour cette raison que le président français ne peut pas avoir dès maintenant une date fixe de sa visite en Algérie. Certains observateurs se demandent si le président Bouteflika peut encore recevoir des chefs d'Etat. Une question motivée par le fait que Bouteflika n'a pas reçu de chef d'Etat depuis plusieurs mois et qu'aucune date n'a été communiquée sur la visite reportée de la chancelière allemande. Le dernier chef d'Etat reçu par le président de la République est le président congolais Denis Sassou-Nguesso, qui a effectué une visite d'Etat le 28 mars dernier.