Le secteur du commerce à Oran connaît une véritable effervescence : grève annoncée pour samedi prochain des commerçants du marché de Sidi Ben Okba de M'dina J'dida, menace de grève des commerçants de la rue des Aurès (ex-La Bastille) vers la fin du mois courant et, surtout, décision de fermeture du marché de gros des fruits et légumes qui était hier la cause d'une flambée des prix des fruits et des légumes. Les mandataires du marché de gros ont protesté avant-hier devant la DCP. Reçus par le directeur du commerce, ils ont dénoncé cet état de fait. L'arrêté signé par le wali le 12 mars, mettant en vigueur la fermeture du marché de gros, a été mis en application à partir d'hier. Cependant, les 220 mandataires ont rejeté en bloc cette décision, notamment leur transfert vers un site à Es Sénia où ils dénoncent « l'absence de commodités, de sécurité et l'emplacement du site à proximité de la gare ferroviaire. » Ils proposent le réaménagement du marché dont la date de construction, il faut le rappeler, remonte à 1958. Notons que la flambée des prix des légumes et des fruits, constatée hier, est appelée à une hausse encore plus inquiétante dans les jours à venir, affirment des commerçants et des spécialistes du secteur du commerce. Car, « les détaillants, au lieu de s'approvisionner au niveau du marché de gros, seront obligés de faire des déplacements forts coûteux jusqu'aux wilayas limitrophes, dont Tlemcen, Mostaganem, Mascara et Relizane ; ce qui va systématiquement se répercuter sur les prix », expliquent-ils. Soulignons que les prix affichés hier n'étaient pas à la portée des petites bourses : 40 DA les pommes de terre et les carottes, 50 DA les navets, 35 DA les oignons, 60 DA les artichauts et les tomates.. Par ailleurs, une même contestation est relevée chez les commerçants du marché de la Bastille à la décision de leur transfert provisoire, pour 6 mois, vers les hangars de la Cave Gay, sis à la place Hoche. Les commerçants refusent leur déplacement, préférant un réaménagement et un assainissement partiel du marché. Ils dénoncent également leurs conditions d'exercice dans l'insécurité, l'absence d'hygiène et la présence importante de commerçants informels qui exercent à leur encontre une concurrence déloyale et qui sont, selon eux, la cause de cet état d'anarchie qui règne dans le marché. Certains d'entre eux menacent d'aller à la grève vers la fin du mois courant s'ils se retrouvent obligés de quitter les lieux. Rappelons enfin que 600 commerçants du marché de Sidi Ben Okba entameront, à partir de la semaine prochaine, une grève de 3 jours. Ils dénoncent à leur tour la présence en force de 300 commerçants informels, l'absence de sécurité et l'augmentation des droits de loyers d'un taux de 300%.