Un sérieux problème de santé publique dans le monde et en Algérie. Selon l'OMS, une personne sur quatre dans le monde connaîtra, au cours de son existence, un trouble mental quelle que soit sa forme. On parle de l'augmentation de la charge morbide des troubles mentaux, mais l'Algérie ne dispose pas encore de statistiques réelles de ce fléau. On affirme, de part et d'autre, que 1000 à 1500 consultations sont assurées chaque année dans les hôpitaux publics, mais la majorité des cas sont pris en charge par les structures privées. Des données qui échappent complètement à l'autorité de santé pour manque de coordination. Aucune étude épidémiologie nationale n'a été réalisée à ce jour. D'ailleurs, c'est à cette occasion que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a lancé, hier, un plan national de promotion de la santé mentale 2017-2020, dont l'une des mesures est le lancement d'une étude épidémiologique. Le document qui présente une approche multisectorielle et élaboré par la direction de la prévention avec la participation des représentants de départements ministériels, l'Institut national de santé publique, les professionnels de la santé et les associations de familles des personnes atteintes de troubles mentaux, a pour objectif principal la prévention du handicap chez toute personne présentant, ou risquant de présenter, des troubles mentaux, quel que ce soit le degré de gravité, en favorisant l'autonomisation et le bien-être mental, a précisé le Pr Chakali, chargé de la santé mentale au ministère de la Santé. Le plan, a-t-il indiqué, comporte six axes stratégiques dont 16 objectifs qui doivent être concrétisés par 35 actions et suivies de plusieurs mesures. Un comité intersectoriel sera créer par décret pour la mise en œuvre de ce plan national dès ce mois d'octobre et des groupes de travail seront rapidement mis en place. Globalement, il est question, entre autres, a noté le Pr Chakali de développer l'approche de santé de proximité en matière de santé mentale, mettre en place des conseils juridiques pour une meilleure protection des droits des personnes, développer des plans de formation du personnel, notamment en addictologie, renforcer la complémentarité entre le secteur public et privé, rationalisation de l'usage des médicaments, la mise en place de la nomenclature des produits de substitution aux opiacés pour les addictions. «Ce premier ??? en Algérie et dans les pays arabes est un plan référentiel qui vient renforcer ce qui existe déjà», a souligné le Pr Chakali. «La promotion de la santé mentale a été inscrite dans nos premières priorités, en témoignent les actions qui ont été engagées et qui sont appelées à se poursuivre et à se renforcer», a précisé M. Hasbellaoui dans une allocution à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale, lue en son nom par le directeur général des services sanitaires au ministère, le Pr Mohamed El Hadj. Il a rappelé que l'Algérie a opté, comme préconisé par l'OMS, pour «une approche basée sur la primauté du préventif sur le curatif, orientée sur la proximité, assise sur l'intersectorialité» et que plusieurs actions ont été déjà engagées par son département qui se sont traduites par la création d'une sous-direction de la promotion de la santé mentale dans l'organigramme du ministère à l'effet de traduire organiquement l'intérêt particulier porté à cette dimension de la santé.