Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, Farouk Ksentini, a affirmé hier à Alger qu'il était « impossible » d'identifier, aujourd'hui, les responsables des disparitions durant la tragédie nationale. A une question sur le dossier des disparus, il a expliqué, lors d'une rencontre-débat organisée par le quotidien El-Moudjahid, que sur le plan intellectuel, la demande de vérité sur les disparitions est « parfaitement concevable et logique », mais, dans la pratique, elle est « irréalisable ». « Comment identifier, plus de dix ans après, des agents de l'Etat qui se sont rendu coupables de ces disparitions ? », s'est-il demandé. « Personne ne sait ce qui s'est passé en vérité et il n'y a ni archives ni témoignages », a-t-il relevé s'interrogeant également : « Comment demander donc à l'Etat de se lancer dans des procès contre des personnes sans la moindre preuve ni de dossier substantiel ? » Il a indiqué préférer « que la page soit tournée », soulignant qu' « aucun pays n'a réussi à identifier ni à juger des auteurs de disparitions même s'il y a eu des semblants de procès (dans un pays d'Amérique latine), presque anecdotiques ». Tout en indiquant que la question des disparus est « réglée partiellement », il a souligné que la Commission « a fait tout ce qui était en son pouvoir pour amener l'Etat à reconnaître sa responsabilité civile dans cette affaire et admettre, par la suite, le principe de l'indemnisation ». « Sur le plan civil, l'Etat est responsable mais pas coupable des disparitions. »