A cette occasion, plusieurs accords de coopération industrielle et commerciale seront signés. Selon un communiqué conjoint de Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire, respectivement ministres français des Affaires étrangères et de l'Economie, il sera également question d'«aborder la situation économique et les politiques économiques et financières algériennes et françaises. Les ministres échangeront sur l'évolution de la relation économique bilatérale et sa contribution à la diversification de l'économie algérienne». Les deux représentants du gouvernement français vont, par ailleurs, s'entretenir avec Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, et Youcef Yousfi, ministre de l'Industrie et des Mines, autour des «perspectives» du partenariat industriel franco-algérien qui laisse toujours à désirer, cinq ans après la Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre l'Algérie et la France, signée le 20 décembre 2012, et quatre ans après la première session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), tenue le 16 décembre 2013. Bien que la France soit considérée comme le premier investisseur étranger dans notre pays, en dehors des hydrocarbures, avec près de 450 entreprises présentes dans différents secteurs, les investissements directs français restent orientés plus vers l'activité commerciale que proprement industrielle. Les échanges commerciaux annuels algéro-français sont estimés à huit milliards d'euros, faisant ainsi de notre pays l'un des principaux marchés africains de l'économie hexagonale. Le déclic attendu après la troisième session du Comefa, organisée à Paris, le 26 octobre 2015, dans un contexte de relations politiques excellentes entre les deux gouvernements, n'a pas eu lieu. En effet, depuis l'élection du nouveau président français, Emmanuel Macron, en mai dernier, Alger et Paris semblent être en «désamour» qui ne dit pas son nom, incarné par un silence pesant des deux côtés. Cela pourrait être expliqué notamment par les choix diplomatiques et géostratégiques de Macron, considérés par plusieurs observateurs comme étant plus favorables à la monarchie marocaine. C'est pourquoi, l'un des objectifs affichés par la délégation française, qui prendra part à cette nouvelle édition du Comefa, est de relancer le «dialogue politique» avec l'Algérie et d'«approfondir les discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun». Dans ce sillage, Abdelkader Messahel et son homologue Jean-Yves Le Drian vont coprésider la troisième session du Dialogue stratégique algéro-français, un cadre informel de concertation sur les questions politiques et sécuritaires. Ils aborderont particulièrement le dossier de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel et la question de la situation politique en Libye. Autre ordre du jour, plusieurs réunions de haut niveau sont prévues dans le cadre de la préparation du prochain CIHN, qui sera coprésidé par les deux Premiers ministres. Néanmoins, aucune information n'a filtré sur l'éventualité que la délégation française rencontre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et encore moins le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.