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«Les partis doivent s'inscrire dans une transition nationale pour éviter le chaos»
Publié dans El Watan le 05 - 12 - 2017

– Les résultats officiels des élections locales sont connus. Le FLN et le RND sont toujours en tête. Quel est votre commentaire ?
Ce système ne peut perdurer qu'avec des partis de l'administration comme le FLN ou le RND, épaulés en cela par des partis islamistes, et des pseudo-partis démocrates qui les cautionnent en participant à toutes les mascarades électorales. Le FLN a perdu 400 sièges par rapport à 2012, mais dans les faits, celui-ci retrouve les sièges disparus, par le système des vases communicants, dans la myriade de partis croupions qui gravitent autour de son orbite, le RND en tête.
– La plupart des partis qui ont pris part à ces élections ont crié à la fraude au lendemain de l'annonce des résultats. Les partisans du boycott leur reprochent leur participation malgré l'absence de suffisamment de garanties de transparence. Qu'en pensez-vous ?
C'est devenu un classique récurrent ! On crie à la fraude avant et après chaque mascarade électorale. En fait, on y participe non pour défendre des principes et des valeurs mais pour s'approprier son lot de strapontins et son pré carré. Le PLD appelle au boycott de toutes les mascarades électorales parce qu'il sait pertinemment que le système actuel ne peut donner en aucune façon de garanties de transparence, à partir du moment où il n'y a ni liberté d'expression ni de contre-pouvoirs et que ce système confond Trésor public et poche personnelle, intérêt supérieur de la nation et calcul partisan.
– Les partis au pouvoir, à savoir le FLN et le RND, ont eux aussi dénoncé cette fois-ci des dépassements dans les localités où ils ont perdu les élections. Comment expliquez-vous cela ?
C'est en fait la reconnaissance tardive d'une tare institutionnelle dont ils sont les premiers responsables : la fraude électorale. Pour autant, ils ne s'en cachent plus mais en même temps ils poussent des cris d'orfraie pour faire croire que les partis du RND et du FLN, logés soi-disant à la même enseigne que les autres partis, en sont victimes de la même manière. Autrement dit, dans ce système gangrené par la corruption jusqu'à la moelle, la «justice» est bien rendue puisque la fraude touche «équitablement» chacun des partis de l'échiquier politique !
– Bien qu'en légère augmentation par rapport aux locales de 2012, le taux de participation reste faible, à moins de 50%. Le parti des abstentionnistes a donc encore une fois brillé en ces élections locales, pourtant considérées de par leur nature comme particulièrement proches du citoyen. Quelle analyse faites-vous de cette abstention ?
Le citoyen algérien, méprisé, marginalisé et traité en mineur par les différents pouvoirs qui se sont succédé depuis 1963 a toujours été exclu du système électoral. Le scrutin n'a jamais sanctionné une adhésion populaire, mais celui-ci a été instrumentalisé en permanence pour justifier des politiques auxquelles le peuple n'a jamais été associé. Aujourd'hui, la désaffection aux «élections» est telle que celle-ci ne passe plus inaperçue.
Il suffit d'observer ce qui se passe devant un bureau de vote pour se rendre compte que l'affluence y est quasi nulle. Le peuple algérien a définitivement tourné le dos à ses dirigeants.
Le fossé qui s'est creusé entre les gouvernants et les gouvernés est d'une béance telle que le volcan sur lequel est assis le pays risque d'exploser. Une ère d'instabilité incontrôlable pourrait en résulter et conduire le pays au pire des scénarii. A titre d'exemple, ces deux faits anecdotiques illustrent de façon assez significative le désintérêt que manifeste le citoyen à l'endroit des «élections».
1- Le 23 novembre, étant une journée chômée, de nombreux Algériens de l'Est du pays, au lieu d'aller voter, ont préféré passer leur long week-end en Tunisie !
2- Par ailleurs, la Poste a constamment ouvert ses portes au public pendant les «élections». Cette fois-ci en revanche, une instruction de dernière minute a sommé ses responsables de fermer toutes les agences postales du territoire. La raison de cette directive est simple à comprendre : le scrutin du 23 novembre coïncidant pour la première fois avec la paye des retraités, les pouvoirs publics ont décidé de fermer purement et simplement les bureaux de poste pour ne pas avoir le ridicule d'une situation où, d'un côté, on aurait eu des agences postales prises d'assaut par les retraités et, de l'autre, des bureaux de vote désertés par les citoyens.
– Après deux scrutins, élections législatives en mai dernier et maintenant les locales, la cartographie politique reste inchangée. Les mêmes partis dominent les assemblées électives. Pour certains, c'est un signe d'absence de volonté politique du pouvoir en place de faire sortir le pays du statu quo actuel. Quel est votre point de vue ?
Ceux qui pensent que «c'est un signe d'absence de volonté politique du pouvoir en place de faire sortir le pays du statu quo actuel», et qui du même coup ne ratent aucune opportunité pour participer à ces carnavals électoraux, ne doivent pas jouer aux vierges effarouchées en constatant que les mêmes partis de l'administration se taillent la part du lion ad vitam aeternam dans la scène politique.
– La question du 5e mandat s'est invitée dans la campagne électorale à travers notamment les déclarations de l'avocat Farouk Ksentini sur la volonté que le chef de l'Etat lui aurait exprimée de briguer un nouveau mandat en 2019. Certains la considèrent comme une option très sérieuse, d'autres restent dubitatifs en raison de l'état de santé du président Bouteflika et de la situation de crise que vit le pays. Qu'en pensez-vous ?
Le 3e mandat n'aurait jamais dû avoir lieu. La Constitution a été violée de façon cavalière, à main levée pour mieux contrôler le déroulement du vote des députés, avec l'accord de toutes les institutions du pays, y compris celui des partis politiques toutes tendances confondues, même si des abstentions ou des votes contre se sont exprimés.
C'est à ce moment précis que les partis dit démocrates auraient dû se retirer de toutes les instances «élues» pour signifier qu'une ligne rouge a été dangereusement franchie. Au lieu de donner un coup d'arrêt à cette dérive autoritariste, les démocrates se sont définitivement compromis dans les manigances du système.
Quant à Farouk Ksentini, il ne fait qu'exprimer le point de vue d'un clan du pouvoir. Cela me rappelle l'énigme de l'éphémère Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Un clan du pouvoir est en train de sonder l'opinion publique, qui même si elle éprouve aujourd'hui une quelconque sympathie à l'endroit d'un Tebboune ou d'un Ksentini, n'est pas du tout encline à les écouter, et surtout à les suivre.
– Comment faire sortir le pays de cette situation de crise ?
Il n'y a pas mille solutions ! Une seule alternative est possible : arrêter le processus actuel, dissoudre les institutions «élues», les syndicats et associations, puis entamer une transition nationale pacifique, incluant les forces vives du pays. Celles-ci devront s'organiser sur la base des textes de loi qui seront adoptés lors de cette transition.
– Les partis islamistes, en léger recul lors de ce double scrutin, battent-ils vraiment de l'aile ?
Au lendemain de la bouffonnerie électorale du 23 novembre, on lit ici et là que les islamistes sont en déclin, ou «battent de l'aile» comme vous dites. On oublie trop facilement que la politique de l'entrisme a payé et que les islamistes algériens sont désormais partout, y compris au sein… de la mouvance démocratique ! Il suffira pour s'en convaincre de consulter les affiches des candidats.
Je souhaiterais que les observateurs nous disent combien de femmes en foulard, en hidjab, en nikab, ou carrément dont le visage a été occulté et combien d'hommes en kamis et/ou avec la barbe des Afghans se sont fait «élire» dans les APC et les APW sous les étiquettes du FFS, du RCD, du MPA, de l'ANR, du PT, du PST, de Talaie El Hourriyet sans parler du FLN, du RND, et du Front El Moustakbal ?
A ces derniers s'ajoutent les milliers «d'élus» du Hamas, du TAJ avec des démocrates comme têtes de liste, l'exemple le plus flagrant étant celui de l'APC d'Akbou et de tous les autres partis dont le seul but est de conforter la stratégie de l'islamisme politique. Au travers de cette brève analyse, on constate que l'islamisme politique n'a pas du plomb dans l'aile ! Bien au contraire, son poison s'est propagé de façon insidieuse dans tout le corps de la classe politique.
– Vous dites que l'islamisme politique ne reculera que lorsque tout le monde aura compris la nécessité de la laïcité. Mais comment atteindre un tel objectif ?
La construction de l'Etat laïc s'inscrit dans une dynamique politique qui vise à consacrer la séparation du religieux et du politique par la non-reconduction de l'article 2 de la Constitution, lequel stipule que «l'Islam est la religion de l'Etat», et la disqualification des partis à base religieuse.
Nous ne voulons pas d'une transition factice telle qu'elle s'est déroulée au Zimbabwe, c'est-à-dire d'une transition qui a passé le relais à un clone de Mugabe et qui, de fait, pérennise le système tel qu'il s'est sédimenté pendant le règne de Mugabe.
– Est-il possible, dans le contexte politique actuel marqué par de vives rivalités entre non seulement les partis mais aussi les personnes, de construire un front commun pour exiger le changement voulu et réclamé par l'opposition démocratique ? Et comment ?
Pour «construire un front commun pour exiger le changement voulu et réclamé par l'opposition démocratique», il faudrait absolument que la classe politique comprenne qu'elle est devenue obsolète et qu'elle doit se ressourcer. Pour cela, les partis sans exception doivent se retirer de toutes les institutions «élues» et s'inscrire dans une transition nationale pour éviter le chaos, ou pire, l'implosion du pays.
Vous posez la question : Comment ?
Voici une nouvelle fois les propositions de sortie de crise du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) pour une alternative pacifique !
1- Arrêt du processus actuel avec la dissolution de toutes les institutions «élues», des syndicats et associations «maison», telle l'UGTA.
2- Mise en place d'une transition nationale.
3- Nomination d'un gouvernement de combat républicain pour gérer la transition.
4- Adoption d'une nouvelle Constitution en clarifiant le projet de société pour aboutir à une République algérienne démocratique, moderne, sociale et laïque.
5- Adoption d'une nouvelle loi sur les partis politiques et leur mode d'organisation et de financement.
6- Organiser un référendum pour faire adopter par le peuple tous les projets de lois de la transition, (Constitution, loi sur les partis…).
7- Au lendemain de la transition, les partis auront à se conformer aux nouvelles lois.
8- Le gouvernement de combat républicain aura à organiser les premières élections libres et démocratiques (législatives, communales et présidentielle) dans les meilleurs délais.
L'anp doit être garante du caractère pacifique et démocratique de cette transition.


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