Parmi les nombreux dysfonctionnements dont on ne parle pas souvent, on relève l'absence d'instance indépendante de régulation des médias en Algérie. Les travaux de l'atelier sur « l'éthique et la déontologie/autorégulation des médias », organisés à Alger par la Fédération internationale des journalistes et la Commission européenne, se sont achevés sur une série de recommandations dont celle de « l'engagement d'une réflexion nationale, tous médias confondus, sur l'éthique dans les médias algériens ». Aussi « l'affirmation et la reconnaissance d'un besoin pressant à l'installation d'une commission paritaire entre les représentants des éditeurs et des journalistes, qui aura pour responsabilité la gestion de la carte d'identité nationale du journaliste dans les termes évoqués dans la décision d'avril 1991 du Conseil supérieur de l'information ». Les participants à cet atelier, entre journalistes de médias audiovisuels, de la presse écrite, responsables de médias publics et privés en Algérie, spécialistes en sciences de l'information et de la communication, représentants des syndicats de journalistes, ont convenu d'appeler à « la réhabilitation de l'instance du Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie en le dotant de moyens pour accomplir sa mission » ainsi qu'à la levée du monopole sur la publicité publique et l'adoption d'une loi sur la publicité. Le communiqué final, sanctionnant les travaux de l'atelier, recommande par ailleurs « l'ouverture de l'audiovisuel algérien et le renforcement du service public », ainsi que l'affirmation « d'une demande urgente des professionnels des médias à l'application d'une convention collective nationale conforme aux règles universelles ». Et enfin, l'engagement des responsables des médias à tenir compte des préoccupations socioprofessionnelles en accordant une importance particulière aux salaires, à la sécurité sociale et à la formation continue des journalistes. C'est à partir d'un constat amer sur la situation dans laquelle la presse algérienne évolue, que les participants à l'atelier ont convenu de cette liste de recommandations. Parmi les nombreux dysfonctionnements dont souffre cette profession, et dont on ne parle pas souvent, l'atelier relève « l'absence d'instance indépendante de régulation des médias en Algérie ». En sus des retards observés dans la mise en œuvre du régime spécifique du journaliste adopté par le gouvernement en 2008. Autre constat bien triste, l'apparition dans certains médias « de contenus malsains et intrusifs ». Et cette autre remarque qu'« une partie des employeurs rendent difficile le respect des normes journalistiques et bafouent les principes déontologiques, et ce, en créant des emplois précaires pour réduire leurs coûts ». Les participants soulignent par ailleurs « que si le droit à l'information est reconnu en Algérie depuis 1976 par les chartes et les lois régissant la presse, l'accès aux sources d'information n'est toujours pas garanti ». Ceci et d'ajouter : « Le décret du 4 juillet 1988 relatif au droit à l'information des citoyens n'a pas été suivi par des textes précisant les devoirs des gouvernants et de l'administration concernant le droit d'accès aux sources d'informations administratives. Les textes ne prévoient pas non plus la structure qui doit assurer ce droit aux journalistes et aux citoyens. »