«Nous sommes intéressés par la fabrication de voitures de marque Toyota avec un taux d'intégration pouvant atteindre un niveau très élevé. Nous ne vous demandons pas d'argent, mais un partenariat technique», a lancé, hier au siège de sa filiale de fabrication de verre plat, MFG, le président du groupe, Issad Rebrab, à l'adresse du représentant de la marque nippone accompagnant la délégation d'hommes d'affaires japonais en visite de prospection en Algérie, conduite par l'Organisation japonaise du commerce extérieur (Jetro). Le patron de Cevital a expliqué que son groupe vient tout récemment d'acquérir, en Allemagne, les moules industriels et les équipements nécessaires à la fabrication des tôles pour les produits électroménagers et que «cette acquisition peut servir aussi à la construction automobile». Son but serait non seulement de «satisfaire les besoins du marché national, mais aussi d'aller vers l'exportation, surtout en Afrique». «Si on bâtit de solides plateformes de construction, on peut exporter vers l'Afrique et exploiter les avantages comparatifs dont nous disposons, notamment en matière d'exonération d'impôt à l'exportation», a expliqué Issad Rebrab. Il y a quelques jours seulement, l'ambassadeur du Japon à Alger, Masaya Fujiwara, a affirmé que les investisseurs japonais «sont intéressés pour venir en Algérie et saisir les opportunités d'investissement offertes et établir un partenariat bilatéral dans plusieurs domaines, notamment dans l'industrie automobile», soulignant la disponibilité de son pays à coopérer avec des partenaires algériens et à ouvrir un nouveau domaine de coopération, tel que le montage et l'assemblage de véhicules, en premier lieu, puis leur fabrication en Algérie. Le diplomate nippon a indiqué, à ce propos, que son pays «avait, en effet, négocié avec les autorités algériennes un dossier de montage et d'assemblage de marques japonaises connues dans l'industrie automobile, telle que Nissan, Mitsubishi et Suzuki». Il faut dire, cependant, que les hommes d'affaires japonais, émerveillés par les nombreux projets réalisés par le groupe Cevital, se sont beaucoup plus intéressés au projet de production de l'eau ultra pure et le traitement des eaux industrielles présenté par Issad Rebrab en personne. Il s'agit d'une nouvelle technologie, élaborée par le centre de recherche du groupe implanté en Allemagne, permettant la production de membranes et d'unités de dessalement d'eau de mer et de production d'eau ultra pure pour les industries pharmaceutique, agroalimentaire, des semi-conducteurs et pour le traitement des eaux de gaz et de pétrole de schiste. Ce nouveau projet, qui s'ajoute aux nombreux investissements du groupe en Algérie et à l'étranger, devrait être lancé au cours de cette année 2018, a également fait savoir Issad Rebrab, qui n'a pas manqué d'inviter les investisseurs japonais à s'y intéresser en déclarant que «Cevital peut même faire bénéficier les entreprises japonaises de cette nouvelle technologie». Pour sa part, le représentant de la délégation japonaise a affirmé que les entreprises de son pays sont disposées à nouer une véritable relation de partenariat avec les entreprises algériennes, «pour peu qu'elles aient de plus amples informations sur l'Algérie, un pays qui reste tout de même méconnu pour elles».