A la tribune, deux jeunes auteurs, Lynda Koudache, poétesse, écrivaine, récipiendaire du Grand Prix Assia Djebar pour le roman de l'année 2016, pour son livre Tamacahut taneggarut et Ramdane Abdenbi, journaliste-écrivain. Devant un public de connaisseurs, dont des universitaires, des artistes, des poètes et des férus de l'écriture romanesque, les invités de la rencontre ont évoqué leurs parcours respectifs et abordé longuement le domaine de l'édition, la thématique de l'écriture en langue amazighe, avant wde répondre aux nombreuses questions posées par l'assistance composée majoritairement de femmes. Ramdane Abdenbi a entamé l'aventure d'écriture avec une pièce théâtrale Tamussni machi d awal. Par la suite, il a collaboré avec le journal Izuran-Racines, avant de publier Anagi, qui est un recueil de chroniques parues dans le même organe de presse. Il a aussi à son actif deux recueils de nouvelles : Timsirin n tudert et Aqcic akked yitid. En 2017, il a publié un livre qui s'intitule Identification de textes dans le roman Tawarit n tayri, qui est une analyse du roman de Dda Abdellah Hamane, autour des types de textes. Lynda Koudache est la première femme romancière algérienne d'expression amazighe. Après Acciw N tmes (2009), elle vient de publier un nouvel ouvrage aux éditions Rout Nah Com, intitulé Tamacahut Taneggarut. Elle est passée de la poésie au roman avec succès. En 2016, Lynda Koudache a été récipiendaire du Grand Prix Assia Djebar pour le roman pour son ouvrage Tamacahut taneggarut. En 2001, elle collabore dans le Cahier littéraire des éditions du Petit Pavé (France), puis dans un autre ouvrage collectif de poésie, Comme une forêt de mots dits, aux mêmes éditions. Koudache est également auteure d'un recueil de poésie en français, L'Aube vierge et Lligh uqbel ad Iligh, en tamazight. En 2006, la jeune auteure s'initie à la nouvelle. Elle écrit Témoin de la vie, dans un ouvrage collectif intitulé Le temps qui passe, paru en France. Elle a décroché trois distinctions : le Prix d'encouragement international pour la nouvelle Anagi N Tudert, et Le témoin de la vie, au forum des femmes de Méditerranée-France (2006), le Prix d'excellence national pour la nouvelle en tamazight Anagi N Tudert (forum des femmes de Méditerranée-France), ainsi que le 1er prix au concours du 1er Novembre, organisé à Tizi Ouzou par le ministère de la Culture (2004). «Dans mes écrits, je m'attaque aux tabous. J'ai aussi travaillé la langue et le style en tamazight en accordant une attention particulière à la recherche du lexique ancien. J'aime produire dans ma langue maternelle pour la travailler davantage. J'écris sur les problèmes de notre société», déclare la jeune auteure, invitée récemment au Canada. Dans son intervention, Ramadne Abdenbi a estimé que les études et les livres édités en tamazight doivent être mis à la disposition des élèves et des étudiants. Il a annoncé, par ailleurs, la préparation d'une anthologie de textes littéraires en tamazight. Lynda Koudache, qui a rendu hommage aux précurseurs du roman amazigh, Belaïd At Ali, Rachid Alliche, Amar Mezdad, Said Sadi et Salem Zenia. «Grâce à eux, nous sommes passés de l'oralité à l'écrit. La littérature amazighe a besoin d'être développée», a fait remarquer la romancière. Pour mettre de la joie dans cette rencontre littéraire, les organisateurs ont convié Rabah Mebarki, auteur, compositeur et interprète, qui vient de produire un nouvel album intitulé Ahu, que le public a découvert en cette occasion.