La considérable évolution qui s'est produite dans l'aire de « Femmes et sport » durant ces dernières décennies peut être évaluée par la seule participation actuelle de sportives aux Jeux olympiques ou championnats du monde. Nous savons que l'incorporation de la femme dans le sport moderne n'a pas été une chose facile et cela pour diverses causes, certaines découlant des caractéristiques propres au sport et d'autres issues de la situation de la femme dans la société. Cette approche est située dans un axe plus profond qu'on ne le pense. Ainsi, Mme Iman Nefil, enseignante en sociologie du sport à l'ISTS de Dély Ibrahim et ancienne membre de l'EN de volley-ball, souligne dans sa recherche : « Ce problème date du temps de Coubertin, promoteur des Jeux olympiques modernes, qui essaya à maintes reprises d'obtenir l'exclusion des femmes aux J O, en soutenant sans réserves que les compétitions féminines ne fournissaient pas un beau spectacle pour la foule réunie à Olympie, et que le rôle des femmes devait essentiellement se limiter au couronnement des vainqueurs. Elles pouvaient être admises à la rigueur, comme spectatrices mais pas en tant qu'actrices. Pour lui, une olympiade féminine serait non pratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte ». Mme Nefil nous fera remarquer que la participation des femmes aux Jeux olympiques l'illustre bien, elle ne s'est pas faite spontanément. Elle est le fruit de nombreuses luttes. Ne fallait-il pas que les femmes soient contraintes à organiser leurs propres jeux et cela jusqu'à 1922. Notre interlocutrice, soulevant la question de la présence féminine au sein de l'olympisme, dira : « La première conférence mondiale sur la femme et le sport qui s'est tenue en 1996 à Lausanne et qui s'est basée sur les engagements du CIO aux Jeux d'Atlanta a permis aux participants d'adopter une série de recommandations visant la promotion de la femme dans le sport conformément à la mission du mouvement olympique. L'objectif du CIO était que les fédérations internationales et nationales et les organismes sportifs appartenant au mouvement olympique doivent souscrire au principe d'égalité entre hommes et femmes. » Retenons, par ailleurs, que la 2e conférence mondiale sur le même thème qui eu pour siège Paris au mois de mars 2000, a permis, dira Mme Nefil, au CIO de recommander aux fédérations internationales et aux comités nationaux olympiques de passer de 10 à 20% d'ici au 31 décembre 2005 pour la proportion des femmes. Il a invité également à accroître les bourses et les stages de formation à l'intention des femmes athlètes, entraîneurs, dirigeants, avec une attention aux femmes des pays en développement. Quant à la 3e conférence mondiale, toujours dans le contexte « Femme et sport », tenue à Marrakech en mars 2004, il a été envisagé la promotion de la femme au sein du mouvement olympique, sous le thème « Nouvelles stratégies, nouveaux engagements ». Enfin, avouons pour être corrects avec l'histoire que l'Europe de l'Est ou ce qu'on appelait communément les pays socialistes ont donné un grand coup de pied dans la fourmilière pour torpiller les mythes sur l'incapacité de la femme à faire du sport et sur son manque d'intérêt à le pratiquer. Les obstacles vaincus, la femme s'est incorporée à cette pratique, non seulement du point de vue du loisir pour avoir une autonomie sur son corps, mais elle s'est placée d'une manière spectaculaire dans l'enceinte de la compétition de haut niveau et les exemples foisonnent. La bataille n'est pas finie.