«Suite aux évènements tragiques survenus récemment dans les stades de football, notamment durant les deux derniers matchs disputés aux stades de Chahid Hamlaoui de Constantine et Chahid Ahmed Zabana d'Oran, il a été décidé l'installation d'une commission d'enquête chargée d'examiner les causes de ces dérapages dangereux, de définir les responsabilités et de prendre des mesures et des décisions fermes en vue d'en finir avec ce phénomène étrange à notre société», indique le communiqué du département de Noureddine Bedoui. Au-delà de l'inconsistance de la formule selon laquelle «le phénomène de la violence est étrange à notre société», les échauffourées dans les tribunes et dans les abords des stades étant une constante du football national ces dernières années, c'est le fait de faire appel à une «énième» commission ministérielle, à chaque fois que le problème prend de l'ampleurosos, alors que le ministère de la Jeunesse et des Sports dispose déjà de la sienne, qui pose problème. D'autant plus que sur le plan pratique, c'est l'inapplication des textes existants en matière de lutte contre la violence dans les stades (sanctions sportives à l'endroit des clubs, poursuites judiciaires contre les fauteurososs de troubles dans les stades…) qui est à décrier. Les trois précédents ministres des Sports ont tous eu leurososs commissions de lutte contre la violence dans les enceintes sportives. En octobre 2008, Hachemi Djiar avait installé la «Commission nationale de coordination intersectorielle pour la prévention de la violence dans les enceintes sportives». En 2015, son successeurosos, Mohamed Tahmi, a eu sa «commission exécutive de prévention et de lutte contre la violence dans les infrastructures sportives», et en mars 2017, Ould Ali El Hadi a procédé à la «réactivation» de cette même commission. Aucun résultat probant n'a été, bien évidemment, enregistré. «Quand on veut noyer un problème, on lui crée une commission», dit l'adage. Il est clair que le problème de la violence dans les enceintes sportives est complexe et nécessite un traitement pluridisciplinaire. Ce phénomène n'est plus propre au football, puisque même d'autres disciplines, comme le handball, sont touchées. Le traitement doit donc impérativement commencer par une application stricte de la réglementation existante avant de réfléchir à prendre d'autres mesures.