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Massacre du 8 mai 1945 : Aïssa Cherraga, le porteur de l'emblème, tire sa révérence
Publié dans El Watan le 05 - 04 - 2010

Sétif, la génitrice des preux, ayant écrit un certain mardi 8 Mai 1945 l'une des plus belles pages de l'histoire de ce grand pays, est en deuil ; la perte de Aïssa cherraga, le porteur officiel de l'emblème national lors de la mémorable marche du 8 Mai 1945, faisant, soixante-cinq ans après, l'actualité, en est la cause.
Après une lutte acharnée contre la maladie et le poids de l'âge, Ammi Aïssa, qui s'est retranché depuis longtemps à Birgai, (cité de l'Avenir ex-Pierre Gaillet), a tiré sa révérence le 1er avril 2010. La triste nouvelle s'est répandue telle une traînée de poudre à travers les quatre coins de la région où les légionnaires de l'armée coloniale ont commis un carnage à huis clos. Une foule nombreuse a accompagné cet humble et grand homme à sa dernière demeure de Sid El Khier. Votre serviteur qui a eu le plaisir, l'honneur et le grand privilège de rencontrer le défunt de son vivant, lequel a bien voulu lui faire part de certains faits historiques que nous publions pour la première fois, s'incline devant la mémoire d'un brave qui a quitté ce bas monde à l'âge de 90 ans. N'ayant jamais fermé sa porte aux journalistes, écrivains, cinéastes, historiens ou chercheurs algériens et étrangers, intéressés par les témoignages des derniers rescapés de la boucherie, Ammi Aïssa, que Dieu l'accueille dans son Vaste Paradis, répondait présent à chaque sollicitation.
Sétif, l'autre mère nourricière du nationalisme algérien, qui se prépare pour la célébration du 65ème anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, continuant d'alimenter la polémique entre l'Algérie et la France, qui refuse toute idée de repentance, se souviendra. Le poids des ans n'a pas altéré la mémoire du défunt qui nous parlera un jour de mardi noir, qui fait désormais date : « Je suis surpris d'apprendre, quelques instants avant l'entame de la marche, que j'aurai l'insigne honneur de porter le drapeau national. Le choix des organisateurs qui s'est porté sur ma petite personne n'était pas fortuit : j'étais le plus grand parmi la foule. La question de la taille était prépondérante dans la décision de nos aînés. Les banderoles, portant divers slogans : « Vive l'Algérie libre et indépendante », « Libérez Messali », « Libérez les détenus politiques », « À bas le colonialisme », « Vive la charte de l'Atlantique », « Nous voulons être vos égaux », attirent l'attention des colons aux balcons de leurs appartements et aux terrasses des cafés de la rue de Constantine (Ex-Avenue Clemenceau), intrigués par un drapeau tricolore confectionné la veille par Aïssa Doumbri avec les tissus offerts par Bachir Amroune et Mohamed Fettach.
Informé par le commissaire Valère, adjoint du commissaire central Tort, qu'un drapeau tricolore rouge, blanc et vert garni d'un croissant et autres banderoles portant atteinte à la souveraineté de la France étaient brandis, le sous-préfet ordonne à son interlocuteur de confisquer ces pancartes et ce bout de tissu. Son instruction, qui sera appliquée à la lettre, fera date. Evoluant dans un ordre impeccable, la foule, qui entonne de vive voix « Hayou chamel » « Hayou ifrikia », est brusquement freinée par l'intrusion des policiers qui donnent dès lors le coup de starter à plus de deux mois d'hostilités. C'est au niveau de l'ex-café de France, situé au cœur de la cité, que l'enfumade débute. L'encombrante présence de l'emblème national est la goutte qui a fait déborder le vase. Bousculé et malmené par quatre policiers ayant tout tenté pour « saisir » le symbole d'une nation, pour qui rien ne sera plus comme avant, mais je ne voulais en aucune manière céder. En se rendant compte que je titubais, le jeune Bouzid Saal jaillit de la foule pour reprendre et hisser haut l'étendard de la patrie qui souffre du joug colonial.
Ne voulant en aucune manière remettre le symbole de la souveraineté d'une nation, celui-ci, âgé à peine de 22 ans, fait fi des menaces. Prenant ce refus d'obtempérer comme un affront, un policier tire à bout portant sur le jeune Saal Bouzid qui s'écroule. Dans cette bousculade, il est difficile de déterminer avec exactitude qui, d'Oliviéri (chef de la brigade mobile), l'inspecteur Laffont ou Tort, est l'auteur de cet odieux crime. Pour l'histoire, l'effusion de sang incombe aux policiers qui ont tiré le premier coup de feu. » Ammi Aïssa, qui nous fit une autre confidence, confirmée quelque temps après par Amar Guemmache dit « Saout-Laârab » : « Evacué vers l'hôpital colonial, le jeune Bouzid succombe entre les mains d'un infirmier algérien, Hocine Lakhlif, qui deviendra dans les années1950 l'un des plus grands joueurs que l'USMS ait enfanté. » Le 8 mai 1945 n'a pas, 65 ans après, divulgué tous ses secrets.


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