Malgré les résultats satisfaisants que la filière ne cesse de réaliser d'année en année, les banques continuent de tourner le dos aux agriculteurs impliqués dans la culture de l'ail dans la wilaya de Mila. Lors de la première conférence régionale consacrée à cette activité, tenue hier à Oued Athmania, les producteurs ont mis l'accent sur les difficultés de stockage et de distribution, déplorant le refus des banques publiques de les accompagner. Dans son intervention, le représentant des producteurs d'ail rappelle que le principal hic sur lequel bute le segment actuellement est celui des aires de stockage et la distribution. Dans ce sens, il appelle les opérateurs à s'organiser en coopératives «afin de développer des unités de stockage et de transformation et la mise en place d'un réseau de distribution». L'orateur a regretté le manque d'enthousiasme des banques pour financer la création de structures de transformation et de stockage. «Avec les exigences et les préalables qu'elles mettent, les banques ne veulent tout simplement pas financer la création d'unités de stockage et de transformation», explique-t-il. Signalons que la filière est, depuis quelques années, sur une courbe ascendante, à la faveur des facilitations de la DSA. Selon les chiffres officiels, la récolte de la wilaya a couvert, en 2018, plus de 60% des besoins nationaux, avec une production qui a dépassé le million de quintaux. Mais, faute d'aires de stockage, une partie du produit est récoltée prématurément, ce qui n'est pas sans incidence sur sa qualité. «Les fellahs ont peur de ne pas pouvoir tout vendre, ce qui les pousse à commencer la cueillette avant la maturité des plantes», précise le représentant des producteurs. Signalons que les services agricoles comptent étendre la superficie de l'ail dans la wilaya pour atteindre 2000 hectares.