Les avocats du colonel Oultache Chaïb, l'assassin présumé de Ali Tounsi, l'ancien directeur général de la Sûreté nationale, ont exprimé hier, dans un communiqué, leurs « vives inquiétudes sur la sécurité de leur client ». Maîtres Youcef Dilem et Belarif Mohand Tayeb justifient leur inquiétude par l'annulation de la reconstitution de l'assassinat de Ali Tounsi (survenu le 25 février dernier) qui devait avoir lieu sur les lieux du crime, au siège de la DGSN à Alger, dimanche 2 mai. « La mesure d'instruction (la reconstitution, ndlr) a été notifiée aux avocats du prévenu lundi 19 avril 2010 ». C'est par le biais de la presse (le journal El Khabar du 29 avril 2010) que les avocats du prévenu Oultache Chaïb ont appris « l'annulation de la reconstitution du crime sans préciser de nouvelle date », lit-on dans le communiqué faxé à notre rédaction. « Cette information inhabituelle et surprenante suscite chez les avocats de M. Oultache de vives inquiétudes sur la sécurité de leur client compte tenu de l'importance déterminante de cette reconstitution pour la manifestation de la vérité sur les circonstances réelles du décès de la victime », poursuivent maîtres Dilem et Belarif. « Annuler la reconstitution pourrait exprimer une volonté d'étouffer la vérité », a indiqué hier un spécialiste judiciaire à El Watan Week-end, ajoutant : « Les craintes des avocats sont compréhensives, puisque, en l'absence de reconstitution, la seule preuve existante reste leur client. » Pour leur part, les deux avocats du colonel Oultache ont conclu leur communiqué en maintenant leur présence, dimanche, à la DGSN : « En tout état de cause, à défaut de notification régulière et officielle de la décision ‘d'annulation' de la reconstitution par le juge d'instruction en charge du dossier, les avocats du colonel Oultache se présenteront dimanche 2 mai 2010 sur les lieux prévus pour le déroulement de la reconstitution. »