« Le CAB a toujours été une grande école de nationalisme. Des hommes libres et nobles l'ont marqué comme Kadi Kadour, le docteur Benkhelil, Bourouba et Benghezal. Sans oublier les 64 joueurs chouhada, tous tombés au champ d'honneur. Parmi eux Mustapha Seffouhi, dont le stade fétiche porte son nom ainsi que son fils. » Ammi Youcef est une figure de proue du Chabab de Batna qu'il a côtoyé en tant que joueur dès l'indépendance, puis comme dirigeant influent. Il se souvient des péripéties du club qui, après l'indépendance, est revenu sur la scène jusqu'en 1975, date de sa première accession en Nationale une. Il cite trois entraîneurs qui ont laissé leur empreinte : Benkinouar, Brahim Guelil et l'Irakien Ameur Jamil. « La réforme a beaucoup apporté au football national, mais a vidé le club de son essence, de sa sève, c'est-à-dire l'amour des couleurs, l'honneur et la représentativité d'une ville. Quel dommage ! », analyse-t-il. Puis en 1989, le Chabab est revenu à son appellation d'origine : CSA, ou Club sportif civil. « Bien que le CAB ait souvent joué parmi l'élite et malgré ses 78 ans d'existence, il n'a toujours pas gagné le moindre titre ! » Selon lui, faute de moyens financiers, véritable nerf de la guerre : « Peut être n'a-t-on pas osé, qui sait ? », renchérit-il tristement. « Depuis plusieurs années, nous avons esquissé une gestion professionnelle du club, aussi timide soit-elle, c'est déjà un début : le club s'autofinançait en vendant des tissus ! » Ammi Youcef se rappelle aussi de Haouzmani, le longiligne et rocambolesque centre-avant des années 1970-1980 du Chabab de Batna. « Nous jouions contre l'USM Sétif, raconte-t-il en guise d'anecdote. Le coach Ramdani a donné comme consigne aux ailiers de centrer sur la tête de Saci, mais celui-ci s'entêtait curieusement à jouer les balles aériennes du pied et les balles en demi-volée de la tête ! C'était Saci, ce jour-là et je le salue bien. »