La réhabilitation du vieux bâti à Constantine peine, vraisemblablement, à sortir de l'ornière. De nombreuses habitations collectives, menaçant ruine et répertoriées par les autorités locales, sont en mal de rénovation sachant que le programme de réhabilitation lancé en l'an 2000 par les services de la wilaya semble, eu égard à la réalité du terrain, en perte de vitesse. Comptabilisant à elle seule plus de 65 % de bâti vétuste, la commune de Constantine n'arrive toujours pas à insuffler une dynamique nouvelle à l'opération de réhabilitation de son vieux bâti à défaut de finaliser ce qui est déjà en cours de réfection. Ce statu quo, les habitants des anciens immeubles de la rue Didouche Mourad (ex-rue Caraman), ceux qui occupent le n° 32 notamment, en savent quelque chose puisqu'à chaque rafale de vent ou goutte de pluie, ils craignent pour leur vie. « Cela fait des mois que l'entrepreneur chargé des travaux de réhabilitation de notre immeuble a procédé à la démolition de la terrasse et de la cage d'escalier, mais depuis, les travaux sont à l'arrêt ; l'intérieur de l'immeuble est dans un état de délabrement tel que nous avons peur qu'un jour tout s'effondre d'un seul coup », assurent des habitants traumatisés à l'idée de voir un jour la dalle d'un palier s'écrouler sous le poids d'un des locataires. Inquiets, les occupants de ce vieil immeuble datant de l'époque coloniale interpellent, une énième fois, les autorités de la ville afin de relancer les travaux de réhabilitation qui avaient été engagés, nous dit-on, au mois de septembre 2009 avant d'être suspendus quelques semaines plus tard. Les locataires ne comprennent pas, en outre, la raison pour laquelle l'entrepreneur tarde, selon eux, à honorer le marché dont il a bénéficié. Par ailleurs, il semblerait que cet arrêt des travaux au niveau de cet immeuble ne soit pas lié à un problème financier puisque « l'argent existe ». C'est du moins ce qu'on nous avait affirmé, à ce sujet, à la direction du logement et des équipements publics (DLEP) il y a de cela quelques mois. De plus, l'immeuble n° 32 ainsi que ceux 40 et 42 de la rue Didouche Mourad sont depuis longtemps inscrits dans le programme de réhabilitation du vieux bâti. Alors où se situe le problème ? Faut-il attendre qu'il y ait mort d'homme pour achever la réfection ?