Plusieurs dizaines d'étudiants et d'enseignants de l'Université M'hamed Bougarra de Boumerdès (UMBB) ont battu le pavé hier pour réitérer leur engagement infaillible à poursuivre le combat jusqu'à la chute du système et l'instauration d'un Etat de droit. Les manifestants ont, encore une fois, dit haut et fort leur rejet de l'élection présidentielle et toute autre proposition venant du pouvoir en place. Munis de bouteilles d'eau, certains aspergeaient les marcheurs pour les rafraîchir et leur permettre de résister à la chaleur suffocante de la journée. «Qu'on soit pendant le mois de Ramadhan ou l'Aïd, nous marcherons jusqu'à l'aboutissement de nos revendications, car on dit qu'il vaut mieux ne pas faire une révolution que de l'arrêter au milieu», appuie Oussama, un étudiant en 1re année hydrocarbures, originaire de Saïda. Arborant le drapeau national, un de ses camarades exhibe une pancarte assurant que le hirak a fait de lui «un Algérien plein d'espoir qui vise une belle victoire face au système». Comme il fallait s'y attendre, les manifestants ont dénoncé vivement le dernier discours de Gaïd Salah. «Il parle comme si c'était lui le chef de l'Etat. Il tient à l'organisation des élections, alors que Bensalah n'en a pas parlé depuis plusieurs jours. Le peuple souhaite que l'armée l'accompagne pour réussir la transition, mais son chef fait tout pour que cette dernière n'aura pas lieu», estime M. Ferani, un enseignant qui milite en faveur du changement. Marchant à ses côtés, un étudiant brandit une affiche demandant aux tenants du pouvoir : «Partez et laissez-nous réparer vos conneries et construire notre avenir.» Pour lui, «les tentatives du chef d'état-major de prolonger la durée de la crise et le règne de la maffia ne fait qu'augmenter notre détermination à libérer l'Algérie». Comme à l'accoutumée, la procession a démarré de la faculté des sciences de l'ingénieur (ex-Inim) en arpentant le principal boulevard de la ville avant de rallier l'INH. La marche a repris en direction du siège de la wilaya, où des slogans et des chants hostiles aux symboles du régime ont été scandés. «Ô Gaïd n'oubliez pas que vous travaillez chez nous. L'armée est la nôtre et sa mission est de protéger notre pays. Il y a ceux qui t'ont fait confiance, si tu les trahit, tu connaîtras le même sort que Bouteflika. La souveraineté appartient au peuple, appliquez l'article 7 et laissez-nous tranquilles», ont-ils longuement répété.