Abdelaziz Belkhadem a tenté, à l'occasion du dernier congrès de son parti, de colmater les brèches en ramenant dans le « droit chemin » les anciens contestataires menés par Abbas Mikhalif. Il a pompeusement célébré « l'unité retrouvée ». Mais en faisant cela, le secrétaire général de l'ex-parti unique en a ouvert d'autres. Belkhadem, qui a présidé hier, au siège de son parti, une réunion avec les secrétaires généraux des mouhafadhate, a évoqué des pressions qu'exercent sur lui certains cadres du parti, notamment ceux qui n'ont pas été reconduits au sein du bureau politique. « Nous avons reçu beaucoup de pressions de la part des cadres sortants. Mais, nous disons à ceux qui retiennent le ciel, qu'ils le lâchent », faisant allusion aux membres de l'ancienne direction du parti qui n'ont pas été reconduits dans l'actuel bureau politique et à d'autres, qui « rêvaient » d'y siéger. Des sources internes au FLN font état du mécontentement de l'actuel ministre chargé des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri, « qui n'a pas gobé que Belkhadem ne l'ait pas choisi dans son équipe ». Des agissements qualifiés par Belkhadem d'« immoraux ». Et pour faire face à ces pressions, le secrétaire général du FLN a instruit les responsables locaux de son parti « de ne pas céder devant ces pressions ». Un défi sous forme de provocation en direction des « déçus ». Les propos de Belkhadem ne seront pas sans conséquence. Les anciens membres de la direction du FLN non reconduits – ou plutôt « exclus » – ne resteront pas les bras croisés. Ce qui, sans doute, ouvrira une autre page de conflit « intra-FLN ». Face à la multiplication des déclarations les mettant en cause, ils finiront par « se défendre et apporter des précisions sur un certain nombre de questions », a assuré un ancien membre de la direction politique. « Nous assistons, depuis la dernière réunion du comité central, à des déclarations irresponsables faites par des responsables du parti. Nous allons réagir fermement », a assuré ce cadre, sous couvert de l'anonymat. Il est évident que la composante du bureau politique n'a pas fait consensus au sein du parti. « Le choix d'une direction doit obéir à des orientations stratégiques, comme il doit refléter les différentes sensibilités qui existent au sein du parti », a indiqué un autre cadre, sacrifié lui aussi par Belkhadem. Est-ce le cas ? « Rien de tout cela. Le choix des membres du bureau politique obéit malheureusement à une autre logique », a affirmé un ancien dirigeant du parti. Mais quelle est cette logique, justement ? « Elle est régionaliste. C'est le mal qui ronge notre parti », a ajouté cet ancien cadre représentant le « canal historique », qui estime que Belkhadem est dans ses prérogatives de choisir son équipe, « mais en obéissant à une option politique car les postes au BP ne sont pas des postes administratifs ». Abdelaziz Belkhadem avait déclaré, lors de sa conférence de presse au lendemain de la désignation du bureau politique du parti, qu'il y a « une part de subjectivité dans le choix des hommes et une alchimie qu'il faut respecter. Nous avons tenu compte des régions du pays ».