Le FLN prépare « intensément » le 9e congrès national, les contestataires, eux, s'activent à le faire capoter. Guidés par quelques anciens parlementaires – Abbas Mikhalif et Ahmed Arbouche, entre autres –, les militants du FLN remontés contre l'actuelle direction multiplient les rencontres dans la perspective de « reprendre les rênes » de l'ex-parti unique. Ils comptent sensibiliser plus de militants à « leur cause ». Au milieu de la semaine en cours, trois réunions ont été tenues à l'est, au centre et à l'ouest du pays. « Ces rencontres nous permettent d'évaluer et d'analyser la situation dans laquelle est le FLN », a indiqué le chef de file des contestataires de l'Ouest, Azzi Bentabet. « Il n'est un secret pour personne que le parti vit une déliquescence sans précédent », a-t-il jugé. Ces rencontres déboucheront, selon M. Azzi, vers la tenue d'« un sit-in national devant le siège du parti à Alger, à la veille du congrès, pour dénoncer les dérives de l'actuelle direction ». « Un congrès parallèle n'est pas à exclure. Il reste une perspective envisageable, si les choses demeurent en l'état », a-t-il ajouté. Les contestataires restés fidèles à l'ancien secrétaire général, Ali Benflis, ont estimé, lors de leur rencontre, avant-hier à Alger, que « la direction actuelle issue d'un congrès de la fitna et de la division a vidé le parti de sa substance idéologique. Son seul et unique objectif est de se maintenir au pouvoir ». Par ailleurs, ils mettent en garde « les militants sincères du parti contre l'organisation d'un congrès sur mesure ». « Comment peuvent-ils prétendre tenir un congrès alors que toutes les structures locales du parti sont inexistantes, les militants sont exclus et en l'absence d'un débat démocratique ? » Pour les dissidents, il s'agit d'« un complot qui consacre la corruption et auquel les membres du conseil national doivent faire barrage », peut-on lire dans le communiqué publié après la réunion du Centre. Les adversaires de l'équipe de Belkhadem disent mener cette bataille « pour consacrer la démocratie et la légitimité au sein du parti et créer ainsi des espaces militants en nettoyant le parti des opportunistes et des enfants de harkis ».