Dans un nouveau rapport rendu public hier, la Banque mondiale (BM) a abaissé ses prévisions de croissance pour l'Algérie. La Banque mondiale prévoit une croissance de 1,9% pour l'année en cours, soit marquant une baisse de 0,4 point par rapport à ses prévisions de janvier dernier. La tendance baissière continuera pour les deux prochaines années aussi, indique le rapport de l'institution de Bretton Woods. C'est à une croissance «morose» qu'on doit s'attendre en 2020, et ce, à cause des répercussions des opérations d'assainissement des finances publiques devant peser sur l'activité hors hydrocarbures. «La croissance en Algérie devrait être morose, à 1,7 % en 2020, l'assainissement des finances publiques pesant sur l'activité non pétrolière», indique le rapport de l'institution de Bretton Woods consacré aux perspectives économiques mondiales. Pour rappel, l'édition de janvier du rapport prévoyait une croissance de 1,8% en 2020 et 2021, aujourd'hui cette projection est abaissée de -0,1 point pour 2020 et de -0,4 points pour l'année 2021. La baisse de la production d'hydrocarbures est en grande partie responsable du recul du taux de croissance dans les pays exportateurs de pétrole, explique la BM. En avril dernier, la même institution avait appelé à engager en urgence de sérieuses réformes en notant que le principal défi pour l'économie algérienne est de «renforcer sa résilience à la volatilité des prix des hydrocarbures, à la fois en atténuant l'impact de cette volatilité sur le budget et en diversifiant les sources de croissance». La BM constatait que «même si les pouvoirs publics s'emploient à diversifier l'économie et donner une plus grande place au secteur privé, notamment en attirant des investisseurs étrangers, peu d'améliorations sont prévues à court et moyen termes, ce qui devrait limiter l'ampleur de la création d'emplois». La note d'avril disait aussi que compte tenu des niveaux bas des prix du pétrole, «on s'attend à une aggravation des déficits budgétaire et courant ; lesquels devraient atteindre respectivement 8,5 et 8,1% du PIB». L'urgence des réformes est plus qu'une nécessité pour sauver une économie à la dérive. «Pour atténuer les effets potentiellement négatifs des réformes sur les populations vulnérables, il faudra renforcer les capacités statistiques du pays afin d'actualiser les études sur les conditions de vie et de mener une évaluation exhaustive de l'impact des réformes sur la pauvreté et le bien-être. Tout retournement des tendances mondiales du prix des hydrocarbures compliquera la réduction prévue du double déficit», avertissait le bulletin de la BM. Notons que le dernier rapport de l'institution de Bretton Woods, traitant des perspectives économiques mondiales, prévoit un tassement de la croissance de l'économie mondiale en passant d'une prévision de 3,9% à 2,6% au cours de l'année 2019 et qui connaîtra un léger mieux en 2020 en atteignant 2,7%.