Les habitants de la ville millénaire de Médéa sont indignés par l'état de dégradation de la légendaire et historique place du 1er Novembre, où Saha El Fouqania, pour les intimes, qui se trouve aujourd'hui livrée à une indescriptible pagaille due à la présence désagréable et inacceptable de vendeurs à la sauvette de bric et de broc et de friperie. La situation a empiré récemment, depuis l'installation d'un encombrant manège de jeux pour enfants, très bruyant et ennuyeux pour les habitués de cette place. Jadis considérée comme une superbe vitrine de la cité antique, elle rayonnait après l'indépendance du pays, avec ses belles terrasses et son pittoresque kiosque à musique datant de l'année 1864, où se retrouvaient chaque soir toute une faune d'hommes de culture, d'amateurs du 4e art, de cinéma, de livres, de musique et de sport. C'était en quelque sorte un monde à part, une grande famille qui se réunissait sur cette esplanade devenue mythique pour réfléchir et débattre des choses de la vie et du quotidien, se souvient un nostalgique de ces lieux si chers aux Médéens. Devant cette situation scandaleuse et inadmissible, que diront ceux qui ont connu ces lieux autrefois sous de meilleurs atours, qui ont le souvenir impérissable d'une placette vraiment accueillante et sympathique et propre, à la vue de cette clochardisation déterminée d'un espace public si symbolique et si cher au cœur des Médéens ? Quelle réponse donner à ceux qui se demandent pourquoi avoir toléré cette agression, cette insulte faite à la mémoire collective d'un passé glorieux, puisque le lieu se confond avec une date à forte connotation historique si chère et mémorable d'un long combat héroïque et d'un lourd tribut de souffrances et de sacrifices en pertes de vies humaines pour la libération et l'indépendance du pays ?