Les villages et hameaux de la commune de Bouhamza ne sont pas desservis par les navettes de transport public, signale-t-on. Pour les habitants de cette circonscription rurale, se mouvoir pour vaquer à ses occupations quotidiennes, se rendre au travail ou entreprendre la moindre démarche administrative, relève de la croix et la bannière. «Hormis le centre urbain du chef-lieu communal, dont la liaison est assurée à partir de certaines villes de la Soummam comme Akbou et Béjaïa, toutes les autres localités sont confrontées au même calvaire», rapporte un jeune du village Ifigha. Les villageois, du moins ceux qui ont résisté à la tentation de l'exode, ont dû apprendre à ne compter que sur eux-mêmes en s'appropriant le système D. «La plupart n'ont que leurs jambes pour se déplacer d'un village à un autre ou rallier le chef- lieu de la commune. Les plus chanceux possèdent un véhicule, tandis que d'aucuns s'attachent les services d'une monture à quatre pattes en empruntant les chemins muletiers, comme au bon vieux temps», témoigne un retraité du village Tansaout. Des habitants du village Tachouaft, l'un des plus excentrés de Bouhamza, soutiennent avoir saisi par courrier la direction des transports pour réclamer la mise en place d'une desserte. «Nous avons suggéré l'ouverture d'une ligne à partir du chef-lieu communal. Comme alternative, nous avons proposé une liaison depuis le centre urbain de Trouna, relevant de la commune de Béni Maouche. Hélas, notre requête n'a pas été prise en considération», se plaint-on. Pendant que certaines destinations, à l'image des grandes agglomérations urbaines, frisent la saturation en matière de transport de voyageurs, les villages reculés demeurent déserts, car systématiquement boudés. Les autorités en charge du secteur des transports peinent à imposer un service public au profit de ces localités à la population clairsemée et aux routes incertaines.