Le taux d'humidité et la forte chaleur n'avaient pas dissuadé les citoyennes et les citoyens, totalement déterminés et mobilisés dans leur légitime revendication, à battre le pavé en ce 20ème vendredi qui coïncide avec la célébration du 57ème anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. « Tahya El Djazair », « one two, three, viva l'Algérie », « dégagez tous », « dawla madaniya, machi âaskariya », « silmiya, silmiya », ne céssaient de répéter dans un air de fête les manifestants le long du parcours. Un maquisard de l'ALN, l'emblême national légèrement usé par les années est porté sur ses épaules, nous déclare, « c'est ma mère, Allah errahmah, qui avait défilé avec cet emblème le 05 juillet 1962 à Miliana nous dit-il, alors j'ai décidé malgré le poids de mon âge à le faire sortir de l'armoire, 57 années après l'Indépendance, voyez-vous, c'est beau comme symbole ». Il reprend son chemin au milieu de la foule, entouré par ses petits enfants. Les manifestants en ce 20ème vendredi, forment le « V » de la victoire, avaient utilisé un haut parleur avec un amplificateur de son, pour reprendre en chœur les chants patriotiques. L'emblème national aux différentes dimensions était hissé par plusieurs manifestants, qui s'étaient exprimés aussi à travers leurs pancartes brandies par des hommes et des femmes, pour revendiquer l'Indépendance. Cette fois-ci, les femmes sont sorties pour marquer leur présence en ce 20ème vendredi de révolte populaire. « Nous sommes heureux du nombre de femmes qui nous ont rejoint aujourd'hui à Cherchell», nous déclare un manifestant qui participe pour la 20ème fois à la marche. Tipasa, Chef lieu de la wilaya avait enregistré pour la 1ère fois la participation d'un groupe de manifestants venus depuis les quartiers de l'Est de la commune. Le dispositif des policiers était renforcé pour ce 20ème vendredi. A Hadjout, les manifestants semblaient épuisés par le poids de la chaleur, mais avaient tenu à emprunter leur parcours tout en scandant leur hostilité envers le système qui avait entraîné le pays vers la faillite. Ils avaient scandé leur désaccord à l'égard des symboles du sytème, en les invitant à dégager, pour permettre au peuple de prendre en charge les destinées de leur pays. Les réseaux sociaux avaient compensé l'absence des représentants locaux des médias. Les jeunes citoyens sont décidés à communiquer avec le reste du monde tous leurs mouvements de contestation, leur refus de participer à une élection. Ils avaient exprimé leur mécontentement depuis le 22 février 2019 pour exprimer leur ras-le-bol. La Révolution du sourire n'est pas prête de s'arrêter, d'autant plus que certains femmes ayant manifesté pour la 1ère fois, nous ont promis qu'elles seront présentes lors du 21ème vendredi. Elles veulent vivre l'Indépendance et la liberté, objectifs de leur contestation.