La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a organisé, hier, en face du tribunal, un sit-in pour demander la libération des deux universitaires, l'enseignant Abdelmadjid Benhabib et l'ingénieur Issam Sayeh, mis en détention préventive la semaine dernière pour leurs écrits sur les réseaux sociaux. Selon la ligue, bureau de Tlemcen, «les deux membres très actifs du hirak sont poursuivis pour ‘‘outrage à corps constitué'' et pour avoir participé à ‘‘affaiblir le moral de l'Armée nationale populaire'' en vertu des articles 75, 144 et 146 du code pénal». Faleh Hammoudi de la LADDH estime que «c'est le manque d'ouverture et de dialogue vrai et réel qui engendre ce genre d'expressions. Les citoyens sont devant un mur de silence et, parfois, des déclarations comme celles-là sortent de la bouche de personnes qui ne voient pas de solution à la crise que nous vivons, ce sont des cris de colère…» Issam Sayeh, atteint d'une maladie chronique, observe une grève de la faim. Son état de santé est jugé inquiétant, selon un de ses avocats constitué gratuitement. Les familles des deux détenus et la LADDH sont inquiets pour les deux citoyens qui, selon M. Faleh, sont «incarcérés pour délit d'opinion».