Le rapport annuel de l'ONG Amnesty International (AI) sur les droits de l'homme, rendu public hier et répercuté par TSA, s'inquiète de la persistance de plusieurs atteintes en Algérie, malgré quelques points positifs, notamment concernant la situation de la femme. Sur le plan de la lutte antiterroriste, AI rappelle que les suspects arrêtés étaient « incarcérés pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, sans contact avec le monde extérieur », « voyaient leur droit à un procès équitable bafoué » et « ont été privés de l'assistance d'un avocat, en particulier dans la période précédant le procès ». L'ONG souligne également l'absence d'enquête sur les allégations de torture. AI évoque aussi le harcèlement des défenseurs des droits humains et des journalistes : « Des défenseurs des droits humains, des journalistes et d'autres personnes ont fait l'objet de poursuites, notamment pour diffamation, pour avoir dénoncé la situation des droits humains dans le pays ou critiqué des agents de l'Etat ou les pouvoirs publics en général. » Par ailleurs, l'attitude de la Commission consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH, officielle), face aux disparitions forcées, est dénoncée par l'ONG internationale, qui rappelle que son président, Farouk Ksentini, avait déclaré que « certaines demandes de vérité et de justice étaient impossible à satisfaire ». « Les autorités n'ont pris aucune mesure pour enquêter » et les associations de familles de disparus sont « la cible de harcèlement et leur action est entravée », souligne Amnesty International. Cette dernière dénonce la politique migratoire officielle, qui criminalise les harraga et qui adopte la méthode de reconduite aux frontières des migrants clandestins. « Bon nombre de ces expulsions étaient, semble-t-il, effectuées hors de toute procédure régulière et en l'absence des garanties appropriées », écrit Amnesty. Seul point positif – nuancé tout de même – du rapport : la situation de la femme : « Le 15 juillet, l'Algérie a levé les réserves à l'article 9-2 de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en ce qui concerne l'égalité des droits entre hommes et femmes s'agissant de la nationalité de leurs enfants. »