Le football en particulier et le sport sont malades de leurs dirigeants et responsables qui transgressent les lois et règlements en toute impunité. La fédération a encore administré la preuve en légalisant l'illégalité sans que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui, n'intervienne pour que force reste à la loi dont il est le premier garant de son respect, comme le lui impose l'article 181 de la loi 13-05 de juillet 2013 qui stipule : «Le ministre chargé des Sports veille au contrôle du respect des lois et règlements en vigueur par le Comité national olympique, le Comité national paralympique, les fédérations sportives nationales, ligues et clubs sportifs.» La loi l'impose. Le simulacre d'assemblée générale extraordinaire (AGex) de la Fédération algérienne de football (FAF) tenue le 17 septembre 2019 a dépassé tout entendement. En flagrante contradiction avec ses propres statuts, article 29.6 qui traite des compétences de l'AGex, les membres de l'assemblée générale ont voté en faveur d'un nouveau système de compétition, alors qu'ils n'avaient pas le droit. Ce point ne peut être abordé, discuté, validé qu'en assemblée générale ordinaire, conformément aux statuts de la fédération. L'opération de vote a dévoilé quelque chose de plus grave encore. Photos à l'appui, des présidents de ligues régionales et nationales de football amateur ont voté, alors qu'ils n'ont pas le droit, comme le précise clairement l'article 5 du décret exécutif 14-330 du 27 novembre 2014 qui a défini les membres de l'assemblée générale disposant d'une voix délibérative et ceux d'une voix consultative. Cela prouve que la fédération n'a pas procédé à la mise en conformité de ses statuts comme le lui impose la loi. La lecture de l'article 11, composition de l'assemblée générale, indique que l'instance faitière du football ne s'est pas conformée au décret cité qui lui avait accordé un an pour le faire. Cinq ans sont passés et la fédération roule toujours avec les anciens statuts où les experts sont toujours présents. Une autre preuve que la fédération ne s'est pas conformée au décret ? En avril 2018, photos à l'appui, des membres du bureau fédéral ont participé au vote et à l'adoption du bilan moral de l'instance, alors que l'article 5 souligne : «Lors de l'examen et du vote sur le bilan moral et financier de la fédération, le président de la fédération en exercice et les membres élus du bureau fédéral en exercice, dont le secrétaire général et le trésorier, participent aux travaux de l'assemblée générale avec voix consultative.» La culture d'Etat s'impose d'abord à ses représentants. Elle n'est pas un slogan.