Les dernières interpellations et arrestations de militants du hirak ont suscité de vives réactions de la part des organisations de défense des droits de l'homme, mais aussi de partis politiques de l'opposition. Ainsi, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) évoque une «dangereuse escalade dans la répression du mouvement pacifique». Tout en exprimant sa pleine solidarité avec les prévenus, la LADDH «rappelle au gouvernement ses obligations en matière de respect du droit interne et des instruments internationaux des droits humains contenus dans les conventions ratifiées par l'Algérie». «Ces nouvelles arrestations, arbitraires car contraires aux garanties légales et aux droits des citoyens, suscitent beaucoup de questions et des inquiétudes», poursuit cette organisation qui s'interroge sur l'ordonnateur de ces arrestations. Cette organisation de défense des droits de l'homme appelle à «la libération inconditionnelle des détenus et à l'ouverture du champ politique et médiatique». Elle réitère sa demande de mesures d'apaisement et appelle le pouvoir «à la clairvoyance et à la retenue face à un mouvement populaire patriotique et résolument pacifique qui l'a démontré le long des sept mois». La LADDH estime que «tout recours à la répression et à la contrainte est injustifié, l'imposition par la force de l'élection présidentielle contre la volonté du peuple, exprimée majoritairement par le hirak chaque vendredi, ne fera qu'exacerber les tensions et exposer le pays aux risques d'instabilité et menaces d'atteinte à la cohésion nationale et à la paix civile». De son côté, le RCD dénonce ce qu'il qualifie de «pratiques de barbouzes dans la répression des jeunes militants» et exige «toute la lumière sur la détention des deux militants du RAJ et leur libération immédiate». Les deux militants de RAJ sont Karim Boutata et Kadi Ahcene. A ceux-là, s'ajoute l'arrestation et la mise sous mandat de dépôt pour la deuxième fois de Karim Tabbou, homme politique et coordinateur de l'UDS, un parti non agréé. Son arrestation est intervenue moins de 24 heures après sa remise en liberté décidée par la cour d'appel de Tipasa. Le RAJ a aussi dénoncé ces arrestations et la poursuite de «l'intimidation des militants du hirak». Le FFS également dénonce «cette répression qui s'abat sur le mouvement populaire». Il exige ainsi «la libération des détenus politiques et d'opinion et l'arrêt du harcèlement judiciaire et sécuritaire contre les manifestants». Le plus vieux parti de l'opposition réclame également «l'arrêt immédiat des mesures scélérates qui visent à asservir et à embrigader le peuple algérien».