La diaspora a choisi de célébrer le 31e anniversaire du soulèvement du 5 Octobre 1988, l'une des phases historiques les plus importantes pour le peuple algérien dans sa quête de liberté, de démocratie et d'un Etat de droit depuis l'indépendance. Des milliers de membres de la communauté nationale établie en France ont battu le pavé, hier à Paris, pour soutenir la révolution citoyenne du 22 Février et dénoncer les atteintes aux droits de l'homme dans notre pays, qui s'accentuent ces derniers jours dans un contexte d'une grande vague d'arrestations d'opposants à la tenue de l'élection présidentielle annoncée pour le 12 décembre prochain. La diaspora a choisi de célébrer ainsi le 31e anniversaire du soulèvement du 5 Octobre 1988, l'une des phases historiques les plus importantes pour le peuple algérien dans sa quête de liberté, de démocratie et d'un Etat de droit depuis l'indépendance. Regroupés au niveau de la place de la République, le cortège des manifestants a ensuite déambulé vers la place de Stalingrad dans une ambiance festive. Tout le long du trajet, ils ont crié, haut et fort, leur envie de changement démocratique dans leur pays d'origine et leur soutien indéfectible au hirak, qui porte ce projet depuis plus de 33 semaines. Entre autres slogans, tantôt en arabe, tantôt en kabyle, tantôt en français : «Pas de vote avec les gangs», «Pas de pardon», «Libérez nos enfants», «El Gaïd dégage», «Etat civil et non militaire», etc. Faisant allusion aux nombreuses arrestations de militants politiques et associatifs, certains marcheurs, entourant une maquette en fer représentant une prison, ont scandé aussi leur ras-le-bol de la justice aux ordres et à deux vitesses. Les mêmes messages sont repris sur des centaines de pancartes et de banderoles, aussi parlantes les unes que les autres : «Un seul gayed, le peuple», «Le boycott des élections est un devoir national», «Le peuple uni ne sera jamais vaincu», ou encore ce clin d'œil aux événements du 5 Octobre : «1988/2019 : le ‘‘chahut des gamins'' vous salue bien !» La vingtaine d'associations, de collectifs et de partis de l'opposition, qui avaient cosigné l'appel à cette marche unitaire, ont porté un mot d'ordre principal : «Refus catégorique de la feuille de route politique du régime autoritaire.» Celui-ci serait, selon eux, incarné actuellement d'une manière quasi exclusive par l'état-major de l'armée, qui «reste sourd à la volonté populaire». Or, pour les organisateurs de cette action, les manifestations pacifiques hebdomadaires, au pays et à l'étranger, représentent «un référendum à ciel ouvert» en faveur d'«un changement radical et l'instauration d'une véritable démocratie». Dans ce sillage, tout en réitérant leur «rejet sans appel des simulacres électoraux», ils ont exigé surtout «la libération immédiate et sans conditions des détenus d'opinion». A leur initiative, les 5 et 6 octobre 2019 ont été désignés «Journées mondiales pour les droits de l'homme en Algérie». Dans ce cadre, des actions de contestation et de solidarité ont été organisées, en plus de la France, dans plusieurs pays (Belgique, Suisse, Italie, Autriche, Canada, Etats-Unis, etc.).