Les habitants de Annaba sont contre l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures. Ils l'ont fait savoir, hier, à travers une grande marche autour du Cours de la Révolution, la plus importante place publique de la wilaya. Ils sont venus des quatre coins de la Coquette pour scander, sous un temps couvert et humide : «On fait le serment de ne pas vendre notre pays !», «Non au bradage des richesses du pays !» «La loi sur les hydrocarbures à la poubelle !» «Pas de loi sur les hydrocarbures !» ou «L'Algérie n'est pas à vendre !» Les manifestants n'ont pas omis de tirer à boulets rouges à travers des slogans hostiles aux députés et aux employés de l'APN qui seront éventuellement appelés à voter cette loi scélérate. Les avocats étaient également au rendez-vous. Ils se sont joints aux marcheurs pour partager la même cause et dénoncer la même loi. «Le contenu de l'avant- projet de loi sur les hydrocarbures est une grande trahison au même titre d'accorder à ExxonMobil l'évaluation des réserves d'hydrocarbures de l'Algérie. Pour le premier, c'est une loi conçue par des étrangers au profit des étrangers. Quant à la seconde, c'est un secret d'Etat divulgué à un Etat étranger. Comment peut-on concevoir que Sonatrach prospecte actuellement les hydrocarbures dans 17 pays africains et ne peut pas évaluer ses propres ressources ? A ce malheur, il faut en ajouter un autre, celui du rachat par Total des actifs d'Anadarko, où l'Algérie, en finalité, n'aura qu'un droit de regard sur ses richesses. C'est un domaine où il y a des enjeux de souveraineté», alerte un groupe d'avocats, rencontrés sur le perron du Théâtre régional de Annaba, face au Cours de la Révolution. Rappelons qu'à chaque fois qu'ils passaient devant un groupe de citoyens, attablés sur les terrasses, les manifestants les interpellaient : «Hey, vous êtes aussi concernés par ce problème de souveraineté !»