Reprise Juste après le vieux pont à la sortie du village, s?ouvre l?unique route jusqu?à Magtaâ Lazrag. Situé à la limite de Hammam Melouane, le village renaît au forceps. Tout au long du chemin, sur la gauche, des estivants sont installés au bord de l?oued. Un autre camp de paille est situé à environ un kilomètre du pont, puis un autre plus loin, dressé au bord de l?oued à mi-chemin entre l?entrée de la commune et la sortie vers Magtaa Lazrag. Ce camp se trouve non loin d?un chantier de travaux où grue, pelleteuse et autres engins étaient en action. Il s?agit d?une sablière, à proximité de l?oued, au bord de l?eau. Etonnant. A droite, à quelques mètres de là, la montagne est soutenue par un mur de grosses pierres, grillagé, en raison des glissements de terrain. Outre la sablière qui n?était pas à sa place dans le décor, un tas d?ordures ménagères jonche le sol à gauche de la chaussée, c?est là l?unique fausse note, tout au long du trajet, venue souiller le paysage. A ce sujet, des habitants du petit village expliquent que ce tas d?ordures a été évacué par les services de nettoyage, au moment de l?édification du mur de soutènement. Cela pourrait être l??uvre de passagers, inconscients, après un pique- nique. Magtaâ Lazrag semble désert. Pas âme qui vive. Même après un tour complet du village, le constat est le même : personne. Retour à Hammam Melouane. Les fillettes sont toujours là pour proposer, du pain et des ?ufs durs. Au fond du camp, des enfants, accompagnés d?adultes, se reposent à l?intérieur des tentes, pendant que d?autres, ravis, pêchent des petits poissons qui ont été emportés par l?eau de l?oued. Il s?agissait des membres de l?association El Salem li houaïlou El Cor?an (Association la Paix pour la récitation du Coran), du quartier du Clos Salembier (El-Madania) d?Alger. Dans ce lieu, des bassins ont été aménagés pour que l?eau, destinée à alimenter la région, ne soit pas souillée par les «estivants», explique le garde communal. L?autre bassin est séparé du premier par une clôture en grillage. A travers la barrière confectionnée à partir de grosses pierres, des poissons évoluent avec quiétude. D?après les enfants du village, c?est là l??uvre des services des eaux qui ont édifié ce petit barrage. Le plus frappant, est que ces enfants étaient conscients de la nécessité de cet ouvrage et adhéraient complètement à cette décision des pouvoirs publics. Depuis 2002, précisent les jeunes concessionnaires, «ce lieu est devenu très fréquenté par une population qui n?est pas fan de plages. Juillet et août sont les mois de grande affluence.» Et de conclure : «Nous déboursons 15 000 DA pour la concession de ce camp durant toute la saison estivale.» Ils n?ont pas oublié de signaler qu?«il y a, quelque temps, des étrangers sont venus prospecter les lieux pour d?éventuels investissements. Il s?agit de Syriens, de Yéménites et même des Japonais.» Ces jeunes gardent bon espoir surtout depuis l?ouverture de l?unique auberge à proximité de leur camp.