Selon une étude publiée la semaine dernière par Ineum Consulting Euromed Management, la part de marché du football en Afrique ne dépasserait pas 1,2 milliard de dollars par an sur un marché planétaire global estimé à 250 milliards de dollars. Paris. De notre correspondant L'Europe se taille la part du lion. L'étude montre également que seuls quelques clubs égyptien (Al Ahly du Caire) et tunisien (Etoile sportive du Sahel) possèdent respectivement un budget de fonctionnement approprié. Le premier club dispose de 25 millions d'euros et le second de 10 millions d'euros, les autres équipes africaines tourneraient autour de 3 à 4 millions d'euros, comme c'est le cas pour certains clubs marocains et algériens et de 1 million d'euros seulement pour des clubs ivoiriens et camerounais. Au Mali, en revanche, le plus gros budget est estimé à 300 000 euros, autrement dit l'équivalent d'un salaire mensuel pour un joueur évoluant à l'Olympique de Marseille ou à Bordeaux. Par ailleurs, l'étude ajoute que les pays africains possèdent de nombreux grands stades d'une capacité moyenne de 50 000 places, souvent construits à l'occasion de l'organisation d'une coupe d'Afrique, mais leur état laisse à désirer et ne sont pas entretenus faute de manque d'argent. A cela s'ajoute l'affluence faible des spectateurs. Le rapport renseigne aussi que les grandes équipes égyptiennes, marocaines ou tunisiennes ou sud-africaines accueillent en moyenne 15 000 personnes par match, alors que les supporters des formations de taille moyenne se situent entre 1000 à 5000 personnes. Ce qui pèse énormément sur la trésorerie des clubs. En ce qui concerne les droits télé perçus par les clubs, hormis l'Afrique du Sud et l'Egypte - environ 30 millions d'euros par an - les recettes des autres pays sont en deçà des espérances. 7 millions pour le Maroc, 2,5 seulement pour l'Algérie et 1 million pour le Cameroun. En effet, le fait que de nombreux pays ne possèdent qu'une seule chaîne, à l'image de l'Algérie, fait que la concurrence est quasiment inexistante et que l'entrée d'argent, à titre de droits de retransmissions, est quasiment nuls. Enfin, en ce qui concerne les salaires que touchent les joueurs, l'enquête indique que les montants sont ridicules. A titre d'exemple, un joueur sénégalais toucherait environ 116 euros par mois, idem pour de nombreux pays de l'Afrique noire, comme la Côte d'Ivoire, le Congo… En Algérie, le salaire varie entre 2000 à 6000 euros, en fonction des équipes, mais demeurent tout de même inférieurs à ce que peut toucher un joueur en Egypte ou en Tunisie. Sans parler bien sur des pays du Golfe. En Algérie, à quelques mois seulement avant l'entrée des clubs dans le professionnalisme, un grand effort de financement doit être fourni par les entreprises sponsors afin de combler le retard et pouvoir rivaliser avec les grandes équipes égyptiennes qui dominent le football africain depuis des années.