En cette 39e édiction du hirak, les pro-élections et pro-Gaïd Salah n'ont pas échappé aux slogans hostiles des manifestants sortis en masse, ce vendredi 15 novembre, dans les rues des villes de Mascara et de Mohammadia, pour réitérer leur attachement aux revendications du mouvement populaire pacifique et leur rejet pur et simple de l'élection présidentielle du 12 décembre. À Mascara, les activistes du hirak venus des quatre coins de la wilaya ont scandé haut et fort : «Celui qui vote est un traître à la nation et le hirak est un devoir national», «Etat civil et non militaire, il n'y aura pas d'élection», «Etat civil et non militaire, il n'y aura pas de vote», «Ils l'ont vendue, les traitre. Récupérez-la, les enfants» et «Il n'y aura pas d'élections avec les bandes de voleurs.» Les cinq candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre, les partis politiques et autres organisations et associations satellitaires ainsi que les individus connus sur la place publique et qualifiés d'«opportunistes» ont été particulièrement visé par les slogans des activistes du hirak. «Ils sont les mêmes individus qui se sont illustrés, avant le 22 février passé, par leur soutien actif au cinquième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika tentent de refaire surface. C'est agents des partis, organisations et autres associations satellites, mangeurs dans tous les râteliers, utilisent tous les moyens possibles pour satisfaire leurs intérêts égoïstes au détriment du peuple. Ils ont tort, nous ne lâcherons rien, car nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de nos revendications», dira un jeune artiste drapés de l'emblème national. «D'Imazighen zkara fi El-Gaïd (On est Amazighs, n'en déplaise à Gaïd)», «Allah Akbar, Ami Bouregaâ (Dieu est le Plus Grand, oncle Lakhdar Bouregaâ)» et «Le peuple veut l'indépendance» sont, entre autre les slogans déployés par les manifestants tout au long du parcours de la marche. «Les revendications du mouvement populaire sont claires : Une rupture totale avec tous les symboles du régime de Bouteflika et l'instauration d'une nouvelle république incarnant réellement la volonté du peuple qui dans sa majorité a décidé de prendre son destin en main tout en rejetant la prochaine élection présidentielle», relate un activiste démocrate, Djamel Belleg. «Les détenus du hirak seront libérés, les élections seront déclarées nulles, les articles 7 et 8 seront appliqués et vous ne trouverez pas de terre qui vous aspire après votre mort», lit-on sur une pancarte brandie par le jeune activiste du hirak, Nasro Chergui. La marche s'est clôturée devant le siège de l'APC de Mascara par l'hymne national.