Le vécu quotidien des habitants de la commune de Boudjellil est rythmé par des coupures d'eau à répétition. Les réclamations sont déclinées sur tous les tons. « Nous recevons l'eau du réseau public une fois tous les quatre à cinq jours et sur des plages horaires souvent réduites », lâche désenchanté, Idir, du village Tighilt. « Le recours à l'achat de citernes, soutient un autre habitant du village Tigrine, est devenu impératif, mais hélas ce n'est pas donné à tout le monde de débourser 600 da pour maintenir ses réserves d'eau ». Tout en reconnaissant volontiers la réalité de cette crise sévissant sur tout le territoire de la commune, les responsables en charge de la gestion des affaires de la municipalité déplorent néanmoins leur incapacité à y faire face avec les seuls moyens de la collectivité. Le maigre budget alloué annuellement à l'APC au titre du PCD, est en totale inadéquation avec l'énormité des besoins d'une population de 12 000 personnes et éparpillée sur un territoire de 99 km2. « Même en mobilisant l'essentiel des crédits disponibles, nous arrivons à couvrir à peine 10% de nos besoins en matière d'alimentation en eau potable (AEP) », nous dira Mr Oulebsir, élu à l'APC de Boudjellil. Sur un budget de 30 millions de dinars alloué à la commune au titre de l'exercice courant du PCD, 20,69 millions de dinars ont été mobilisés pour les seuls projets d'AEP. « Nous avons inscrit une opération d'équipement de nos forages et des opérations de réfection du réseau de distribution à travers les quartiers de certains villages comme Béni Mansour, Aftis, Tigrine et le chef lieu communal », nous affirme Mr. Chekal, le P/APC. « Nous sommes tenus, insiste-t-il, de parer au plus urgent ». Pourtant, avec 6 chaines de refoulement dotées de 9 stations de reprise, la quantité d'eau pompée à partir de forages implantés sur le lit majeur d'Oued Sahel est, d'après le P/APC, largement suffisante pour couvrir les besoins de toute la population. « Le problème réside plutôt au niveau du réseau de distribution. Celui-ci, étant à la fois vétuste et dépassé, nécessite par conséquent, une réfection urgente », tonne-t-il. « Nous avons sollicité toutes les autorités concernées de la wilaya pour nous aider à solutionner cet épineux problème mais, hélas, le retour d'écoute se fait toujours attendre », déplore l'édile. Le P/APC soulève un autre problème d'ordre qualitatif et qui a trait aux remontées de sel ayant affecté trois forages. « 12 villages relevant des douars Tazmalt et Tigrine, tous desservis par ces forages, reçoivent de l'eau saumâtre, pratiquement imbuvable, dans leurs robinets », relève le staff municipal qui n'entrevoit pas de meilleures perspectives en dehors du raccordement de la commune à l'eau du barrage Tichi Haf. « Ce projet est actuellement en phase d'étude », nous indique-t-on.