Des citoyens estiment qu'il aurait été plus intéressant de désigner un tracé côtier pouvant aller jusqu'à Stora. Le téléphérique de Skikda a été remis en service hier, après un arrêt forcé de plus de deux mois. Des techniciens de l'entreprise du transport urbain de Skikda (ETUS), qui gère le téléphérique, expliquent cette interruption de service par des considérations techniques et sécuritaires. Ils rapportent que certaines malfaçons ont été relevées ; celles-ci seraient liées aux pressions exercées par la tutelle en vue de livrer le projet, lequel avait en effet enregistré plus de six mois de retard. Néanmoins, et selon les mêmes sources, les réserves principales retenues sont essentiellement en relation avec quelques aspects mécaniques et surtout avec le plan d'évacuation. Un des techniciens de l'ETUS explique : « Certes, il est rare qu'un accident survienne dans la télécabine, et la nôtre dispose d'un deuxième moteur diesel qu'on peut utiliser en cas de coupure de courant, mais nous devions en plus disposer d'une équipe spécialisée pour mettre en pratique un plan d'évacuation. Cet arrêt nous a permis d'ailleurs de former 16 personnes selon les normes françaises pour faire évacuer l'ensemble des usagers des 22 cabines. Cette formation a été dispensée par les Suisses et aujourd'hui nous pouvons intervenir pour pallier tous les aléas. La formation de cette équipe est une précaution supplémentaire, car le deuxième moteur que nous testons chaque matin avant tout démarrage peut être utilisé à n'importe quel moment. » Selon les mêmes sources, le problème majeur du téléphérique de Skikda n'est nullement d'ordre sécuritaire, qui reste maîtrisable, mais concerne plutôt l'aspect économique du projet en lui-même. Il est vrai que la configuration spatiale du tracé semble avoir été décidée sur le tas. Juste pour « faire bien », sans l'étude d'autres possibilités, ce qui aurait été bénéfique économiquement et touristiquement. Des citoyens estiment qu'il aurait été plus intéressant de désigner un tracé côtier pouvant aller jusqu'à Stora, en survolant Béni Malek, Sidi Ahmed, voire même Boulekroud. Ce sont là des agglomérations secondaires qui auraient pu bénéficier de ce moyen de transport tout en permettant à ce projet d'avoir une vocation touristique. Les aléas du tracé actuel se font d'ailleurs ressentir aujourd'hui, puisqu'au niveau de la rentabilité, le projet serait à l'agonie, à en croire quelques employés, et n'assurerait que 3% de ses capacités réelles. « Néanmoins on espère qu'avec la prochaine réception des nouveaux logements de Bouabbaz, on pourra remonter la pente, du moins pour couvrir les lourdes charges », disent les employés en question.