Les entreprises Carrefour, GDF, Crédit agricole, l'équipementier Adidas et le constructeur japonais Toyota craignent de faire les frais de la mauvaise image des Bleus et de perdre ainsi beaucoup d'argent après avoir misé gros sur cette équipe, donnée au départ favorite. La chaîne de distribution Carrefour avait même promis de rembourser tout téléviseur plasma acheté durant la Coupe du monde, si la France arrivait en finale ou venait à gagner la coupe. Mais le risque pris n'était finalement pas trop gros au vu de la piètre prestation des protégés de Domenech au pays de Mandela. Sans attendre le grand déballage, c'est la chaîne de restauration Quick qui a ouvert le bal. Depuis une semaine, elle a enlevé la photo de l'attaquant des Bleus, Nicolas Anelka, de sa campagne publicitaire. Jusque-là, on pouvait voir le joueur par qui le scandale est arrivé sur l'affiche ; désormais, on peut certes apercevoir le même sandwich, mais sans la tête d'Anelka. Pour sa part, la banque Crédit agricole a annoncé, lundi dernier, l'arrêt de son spot publicitaire mettant en scène le gardien de but Hugo LIoris et le milieu de terrain Yoann Gourcuff. Toutefois, cet établissement financier n'entend pas dénoncer le contrat qui le lie avec la Fédération française de football (FFF) jusqu'à la prochaine Coupe du monde (Brésil 2014). La firme Adidas s'est dite, de son côté, consternée par ce qui est arrivé à l'équipe de France et la tournure prise par les événements. Sa chargée de communication a fait savoir que les ventes de tenues, notamment les maillots, ont baissé considérablement depuis la défaite contre le Mexique. Elle s'attend d'ailleurs à ce qu'elles baissent davantage après l'élimination des Bleus. Ulcérée et déçue, Gaz de France étudie la possibilité de réexaminer le contrat qui lie cette entreprise à la Fédération. D'autres sponsors ont carrément demandé la modification des nouveaux contrats qui devraient entrer en vigueur le mois prochain. Les nouveaux sponsors qui veulent sceller leur image avec celle des Bleus vont réfléchir à deux fois désormais. C'est le cas d'ailleurs de Sport 2000 qui versera environ 2 millions d'euros jusqu'à la Coupe du monde 2014. Mais cette firme n'entend pas signer les yeux fermés, comme ce fut le cas avant, mais assure qu'elle va regarder de près les termes de ce contrat ainsi que la stratégie que va mettre en place la Fédération, d'après le responsable marketing de cette entreprise. Par ailleurs, après la débâcle des Bleus, ni Citroën (qui veut remplacer Toyota) ni le PMU (société de pari qui envisage d'investir 4 millions d'euros) n'ont finalisé leurs contrats avec la FFF. Ils se donnent encore un délai de réflexion supplémentaire pour voir où va mener le grand déballage. D'autres sponsors attendent l'arrivée du nouvel entraîneur, Laurent Blanc, pour voir le nouveau visage qu'aura la prochaine équipe de France. Mais une chose est sûre : sa cote a beaucoup baissé, au point où certains sponsors français cherchent désormais des partenaires dans d'autres pays d'Europe. Ils les jugent plus solides et plus sérieux. Le renoncement des joueurs à leurs primes va-t-il changer quelque chose pour les Bleus ? La réponse, le 11 août prochain, lors d'un match amical contre la Norvège.