Les jeunes cadres qui espéraient voir les portes ouvertes pour gravir les échelons professionnels, après son départ, sont actuellement déçus. C'est la grande stupéfaction à la direction des impôts de la wilaya d'Annaba. En effet, l'ancien directeur, suspendu de ses fonctions au début du mois de septembre dernier, a rejoint son poste, dimanche, à la faveur d'une décision du nouveau ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, avons-nous appris de sources sûres. Il a été réinstallé, hier, devant un parterre d'employés qui n'arrivent pas à comprendre ce qui se passe dans leur direction. Les jeunes cadres, qui espéraient voir les portes ouvertes pour graver les échelons professionnels après son départ, sont actuellement déçus. Ils cherchent les raisons, sinon les intérêts, ayant poussé le ministre Raouya à prendre cette décision, une première dans les annales de l'administration fiscale. Sur quelle base le ministre de tutelle a décidé de faire revenir ce directeur à son poste initial, sachant qu'il est en âge de retraite (69 ans) ? Abderrahmane Raouya agit-il contre la politique de son président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui prône le rajeunissement dans les postes de responsabilité, surtout lorsqu'on sait que ce directeur cumule plus de 17 ans au même poste et dans la même wilaya ? Quelles sont ses extraordinaires performances professionnelles pour qu'il jouisse de cette rarissime exception, alors qu'il traîne derrière lui pas moins de quatre chantiers des centres de proximité d'impôts – CPI et CDI – (Annaba, Berrahal, El Bouni et Aïn El Berda) en souffrance depuis 2009, date de leur lancement ? Non achevés, ces projets entretenaient depuis plusieurs années la centralisation des traitements des dossiers, au grand dam des contribuables. Depuis sa dernière nomination, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, ne cesse de cumuler les mauvais points. En effet, la dernière incartade en date porte sur la nomination d'un nouveau directeur général des douanes (DGD) – Hakim Berdjoudj- en remplacement de Mohammed Ouaret. Annoncée en grande pompe, elle a été annulée la même journée pour conclusions négatives de son enquête d'habilitation. N'est-ce pas là une preuve de mauvais choix qui a généré une grande confusion au sommet de l'Etat et mis le président de la République en mauvaise posture ? Il récidive cette semaine avec le revenant directeur des impôts d'Annaba, six mois après son départ. Devant cette situation étonnante, voire douteuse à plus d'un titre, plusieurs employés de cette administration fiscale font appel au président Abdelmdjid Tebboune, sinon à son chef de gouvernement pour intervenir à l'effet de corriger encore le mauvais choix du ministre des Finances. À ce rythme, Abderrahmane Raouya est mal placé pour accompagner le président dans sa quête de confiance des Algériens, puisqu'il œuvre, sérieusement, pour le contraire.