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Erreurs de "casting" ou tiraillements au sommet ? Valse-hésitation dans certaines nominations et désignations surprises dans les postes de responsabilité
La décision est d'autant plus surprenante qu'inattendue : Toufik Hakkar est, depuis jeudi, le nouveau président-directeur général (P-DG) de la compagnie nationale, Sonatrach, en remplacement de Kamel Eddine Chikhi, perpétuant ainsi la valse des changements incessants que connaît depuis quelques années ce poumon de l'économie nationale. Aucune précision n'est fournie sur les raisons de ce changement à un poste aussi stratégique, intervenu mercredi et décidé par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. L'explication, pour le moins sommaire, est venue du ministre du secteur, Mohamed Arkab : "Ces changements sont opérés, au niveau des compagnies, pour apporter une nouvelle méthode de gestion en adéquation avec la stratégie tracée." Un changement, à ses yeux, qui ne risque pas d'avoir un impact sur la confiance avec les partenaires étrangers de la compagnie étant donné que le nouveau titulaire du poste est issu de la "boîte". À l'évidence, et en d'autres circonstances, ce changement aurait été classé dans la case des rituelles opérations visant à apporter un sang neuf et à imprimer une nouvelle dynamique à un groupe qui constitue la principale source de revenus du pays. Mais au regard du contexte, dans le prolongement d'une valse de changements à de nombreux postes dans plusieurs secteurs, où l'hésitation semble le disputer à des castings qui, visiblement, ne font pas consensus, ce changement, comme d'autres, suscite des interrogations et ouvre la voie à toutes sortes de spéculations, comme on a pu le voir dans de nombreuses réactions des internautes. Car avant cette nomination, c'est celle du P-DG des douanes qui a fait jaser dans les foyers. Après avoir annoncé, au cours de la journée de mardi, la nomination de Hakim Berdjoudj à la tête des douanes, autre poste non moins stratégique et sensible, l'agence officielle, dont on devine qu'elle tient l'information d'une source officielle, se résout, en fin de journée, à annoncer que Mohamed Ouaret garde toujours son poste. "La Direction générale des douanes tient à préciser que M. Mohamed Ouaret exerce toujours ses fonctions en qualité de directeur général des douanes", a indiqué l'APS. Autant dans l'annonce du changement que dans celle du maintien, l'agence officielle cite la Direction générale des douanes comme étant la source de son information. Ici aussi, aucune explication n'est fournie. Fin janvier, c'est le changement à la tête de la télévision d'Etat qui a alimenté la chronique médiatique. Annoncé comme remplaçant de Salim Rebahi à la tête de l'Entreprise publique de télévision, Ammar Bekhouche, qui jouit d'une bonne presse, notamment pour avoir fait partie de l'équipe à l'origine des moments de gloire de "l'unique" au début des années 90, ne sera finalement pas retenu. C'est Ahmed Bensebane, réputé proche d'Abdelaziz Belaïd, limogé quelques semaines auparavant de son poste de directeur de la production, qui hérite du poste de P-DG. Là encore, rien ne filtre sur les raisons de ce qui semble être un "cafouillage". Parce qu'intervenant dans la foulée du scandaleux montage de la télévision après la rencontre entre le président de la République et quelques responsables des médias, ou encore les "digressions" du président turc contraignant la Présidence à réagir, l'on est en droit de se demander à quoi peut bien obéir cette valse-hésitation dans les nominations ? S'agit-il simplement d'erreurs de casting, comme ce fut le cas avec l'éphémère ministre du MPA, Messaoud Bengaoun, débarqué du gouvernement… Tebboune en mai 2017, au lendemain de sa nomination pour une histoire de précédents judiciaires non consignés dans l'enquête d'habilitation, ou alors, faut-il y voir des relents de tiraillements claniques ?