Le Comité des droits de l'homme de l'ONU a cloué hier au pilori Israël, accusé de ne pas respecter le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU dans les territoires palestiniens occupés. « Je pense qu'on ne peut pas balayer d'un revers de main l'application du Pacte dans les territoires palestiniens », a souligné l'experte française, Christine Chanet, lors du troisième examen périodique universel d'Israël relatif à l'application du Pacte, qui a commencé hier à Genève. La juriste a ainsi estimé que les réponses fournies à ce sujet par Israël étaient « laconiques » et « académiques ». « Une question juridique n'est pas académique, d'autant plus qu'elle a des effets sur des milliers de personnes », a-t-elle insisté. Dans ses réponses écrites au Comité, Israël explique que la « législation sur les droits de l'homme » et « la législation des conflits armés, qui sont codifiés dans des systèmes législatifs différents, s'appliquent dans des circonstances différentes ». A ce propos, Mme Chanet a souligné que cet argument « n'est pas recevable ». « Israël est intervenu militairement au Liban, en décembre 2008 à Ghaza, et récemment lorsqu'un bateau a tenté de venir à Ghaza. Dans tous ces cas-là, il y a eu des morts, donc une atteinte à la vie, donc on ne peut pas ne pas s'interroger sur la base juridique de ces interventions », a-t-elle observé.