L'appel va ainsi dans le même sens que celui lancé, samedi et dimanche derniers, par Abdelaziz Rahabi, Saïd Salhi, Djamel Zenati et des médecins. Hier, d'autres personnalités nationales et des chefs de formation politique ont lancé des appels similaires. Les appels à la suspension des marches du hirak en raison de la pandémie du coronavirus se multiplient depuis le début de la semaine. Des personnalités et des partis, dont ceux regroupés au sein du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD), invitent les Algériens à prendre conscience du danger et à observer une trêve sanitaire pour éviter une propagation du virus mortel. Réunis hier à Alger, les membres du PAD devraient rendre public, ce matin, un communiqué dans lequel ils appelleront, selon une source proche de cette coalition politique de l'opposition, à la suspension des marches hebdomadaires. Cet appel va ainsi dans le même sens que celui lancé, samedi et dimanche derniers, par Abdelaziz Rahabi, Saïd Salhi, Djamel Zenati et des médecins. Hier, d'autres personnalités nationales et des chefs de formation politique ont émis des appels similaires. C'est le cas de l'avocat et une des figures de proue du hirak, Mostefa Bouchachi. «La sagesse impose la suspension momentanée des marches afin de préserver la santé publique. En attendant l'évolution de la situation, il s'agit de la meilleure voie pour préserver le caractère civilisé du hirak, tout en réfléchissant ensemble à des alternatives», explique-t-il dans un post sur sa page Facebook. L'avocat Abdelghani Badi a également abondé dans le même sens. «J'appelle à faire preuve de sagesse pour ajourner le hirak jusqu'à ce que cette maladie dangereuse soit maîtrisée», indique-t-il, lui aussi sur sa page. L'ancien député et homme politique Djamel Zenati invite, de son côté, à surseoir aux marches populaires, tout en faisant une série de propositions pour maintenir la dynamique du mouvement populaire. «Le coronavirus se propage à une vitesse exponentielle et touche désormais l'ensemble de la planète. Il s'agit bel et bien d'une pandémie. Le danger est réel. Notre devoir en ce moment crucial consiste à concilier protection et protestation et non les opposer. Autrement dit, conjuguer détermination et responsabilité», souligne-t-il. Selon lui, «cela est possible pour peu que l'on s'accorde sur les formes de lutte adaptées à ce contexte exceptionnel et conjoncturel». «Dans ce sens, je fais les propositions suivantes : surseoir momentanément aux marches populaires, observer une grève générale hebdomadaire tous les mardis, faire du vendredi la journée du mahraz (de 18h à 19h), inonder les espaces publics et privés de banderoles, affiches, pancartes et tout autre support d'expression et envisager l'organisation de cortèges de véhicules», explique-t-il. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, qui a pris part à la majorité des marches du mouvement populaire à Alger, abonde aussi dans le même sens. «Faire prévaloir et prioriser la santé des Algériens est de la responsabilité de tous», écrit-il sur sa page Facebook. L'ancien président du RCD, Saïd Sadi, appelle lui aussi implicitement à la suspension des marches. «En révolution, la raison prime sur la passion. Pour vivre libre, il faut être vivant», souligne-t-il. Le sociologue Lahouari Addi préconise, pour sa part, la poursuite du hirak «avec d'autres formes». «Il est nécessaire pour le hirak, afin de se protéger et de protéger les citoyens, d'opter pour d'autres formes de mobilisation, comme les villes mortes durant les journées du vendredi», propose-t-il.