Le ramassage des ordures ménagères connaît, depuis quelques jours, de sérieuses perturbations dans les principaux quartiers de la ville de Sidi Bel Abbes. Les plus affectés sont ceux de Sidi Djillali, Benhamouda, Sorecor et la Bremer, a-t-on constaté. Dans ces lieux où l'enlèvement des ordures se fait de manière anarchique, des tas d'immondices jonchent les trottoirs à chaque coin de rue. La cause ? L'annulation récente de la procédure d'attribution de plusieurs contrats de concession portant sur la collecte des ordures ménagères. Une procédure lancée, en juin dernier, par la commune et qui vient de faire l'objet d'un rejet de la part des services de la daïra pour « non respect de la réglementation », selon des élus interrogés. Ces derniers ont indiqué qu'une quinzaine de sociétés spécialisées dans le ramassage et l'évacuation des déchets ménagers s'étaient portés candidats pour la collecte des ordures au niveau de 4 secteurs urbains. Huit d'entre elles ont été retenues au terme de l'opération d'évaluation des offres techniques et financières. « Mais il fallait observer un délai de huit jours pour les éventuels recours avant d'attribuer officiellement les concessions, chose qui n'a pas été faite », expliquent nos interlocuteurs. Conséquence directe de cette autre bévue des élus de la ville, l'enlèvement des ordures doit être assurée par les seuls moyens de l'APC pour au moins une quinzaine de jours. Des moyens limités, loin de pouvoir prendre en charge les déchets ménagers (200 tonnes/jour) d'une agglomération comme Sidi Bel Abbes. Face à cette situation, une cellule de crise aurait été mise sur pied pour assurer l'hygiène de certains sites, apprend-on. Mais, officiellement, aucun responsable de la ville ne s'est manifesté pour expliquer les raisons exactes de ces perturbations et les mesures d'urgence à prendre. Mieux encore, ces mêmes responsables ont préféré plier bagages et partir en vacances, presque tous en même temps. Le wali, le chef de daïra, le maire et même le secrétaire général de l'APC sont partis se détendre ailleurs, sous un ciel plus clément, laissant derrière eux une cité livrée à elle-même, à l'abandon, sous une chaleur accablante. Une ville qui croule sous les ordures et où de nouvelles décharges publiques à ciel ouvert se forment lentement au grand bonheur de colonies entières de rats et autres insectes nocifs.