Le foisonnement des rejets domestiques dans la plupart des quartiers et des cités-dortoirs du chef-lieu de commune a atteint des pics pour le moins alarmants qui doivent interpeller urgemment l'intervention des responsables locaux à penser une approche intelligente pour la sauvegarde d'un carde de vie qui a perdu bien des repères. Selon nos propres constatations et l'avis largement partagé de nombreux citadins, la commune de Chelghoum Laïd, jadis un havre de paix et un modèle de propreté, ne s'identifie plus dans cette recrudescence échevelée de multiplication de monticules d'ordures ménagères. L'opinion publique rejette dans sa globalité le phénomène de pullulement des ordures ménagères sur l'APC qui « n'a pas pu ou n'est pas arrivé à infléchir la tendance ». Pourtant, Dieu sait que les services communaux, à leur tête les escouades d'éboueurs, travaillent sans relâche, nuit et jour, pour redorer le blason terni de la cité. « Contrairement à ce qui se dit çà et là, je tiens à affirmer que les rotations de ramassage des rejets domestiques sont assurées quotidiennement dès 21 h pour le centre-ville et à partir de 4 h du matin s'agissant de la périphérie », a martelé le P/APC, Allaoua Madi. « Le conseil communal se lave les mains des préjugés et des opinions préconçues selon lesquels les élus ont échoué dans leur mission de mettre fin au syndrome des immondices qui ternissent l'image de marque de la ville, car les ouvriers affectés à l'enlèvement des ordures travaillent d'arrache-pied 7 jours sur 7 sans bénéficier ni de repos ni de congé annuel », a encore clamé le maire. Des moyens dérisoires Selon une étude datant de l'année 2000, le volume journalier des ordures ménagères de la commune de Chelghoum Laïd tournait autour des 25 à 30 t. « Une estimation qu'il faudrait au moins doubler au vu de l'extraordinaire essor urbanistique que connaît la municipalité qui compte, depuis le recensement général de juin 2008, quelque 84 447 âmes », a indiqué M. Madi. « Et comme la mégacité Boukarana compte à elle seule plus de 14 000 habitants, la prise en charge effective des rejets ménagers est de ce fait loin d'être une simple partie de plaisir, a fortiori lorsque la commune ne dispose en tout et pour tout que de 70 éboueurs dont 30 ouvriers affectés en permanence à la poubelle », ont renchéri Khellaf El Hachemi et Saci Mohamed, membres de l'exécutif. A ces énormes contraintes se greffe aussi, il faut le dire, la propension déplorable et sans commune mesure de nombreux citoyens à polluer leur propre milieu. S'en voiler la face ne règle pas le problème, mais l'aggrave. Et pour cause, des sacs d'ordures qu'on balance à bout de bras du haut des immeubles, qu'on entrepose intentionnellement dans des endroits inconvenants ou qu'on évacue à des horaires indus sont des scènes de tous les jours qui, de surcroît, ne choquent presque personne. En plus de l'incivisme donc, les moyens matériels de déblaiement et de ramassage dont jouit la commune sont dérisoires, selon les dires de nos interlocuteurs qui soulignent que les engins des services communaux d'hygiène ne dépassent pas les 4 bennes tasseuses et 2 remorques agricoles. « Toujours est-il que par souci de préservation de l'environnement et l'assainissement régulier et systématique des espaces urbains et suburbains, nous avons engagé une sérieuse réflexion qui porte sur le recrutement, par le biais du budget alloué à l'entretien des écoles, de 70 à 80 contractuels afin de renforcer les équipes d'éboueurs et de manutentionnaires », a conclu le P/APC.