Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, s'est engagé à assainir le secteur de la publicité avant d'aller vers l'instauration de la règle de l'offre et de la demande en matière publicitaire. «Avant l'application stricte de la loi de l'offre et la demande, il faudrait passer par une période de transition permettant de réhabiliter et d'assainir le secteur de la publicité publique», a-t-il affirmé dans un entretien accordé au quotidien arabophone El Khabar dans son édition d'hier, et repris par l'agence officielle APS. Le ministre a assuré que les revendications des professionnels de la presse relatives à la libération de la publicité publique et institutionnelle ne pourraient pas être satisfaites sans passer par cette étape importante. Développant son projet, le ministre de la Communication estime que «cet assainissement s'impose par l'ampleur de la corruption qui a gangrené les structures de ce secteur et qui a bien facilité la dilapidation des deniers publics par des forces externes à l'information, des clans politiques et des hordes de puissances diaboliques agissant dans l'ombre et qui tiraient les ficelles au sein même de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP)». M.Belhimer précise que «cette situation, qui a perduré pendant de longues années, favorisant l'apparition de réseaux d'influence et d'allégeance» ont «infiltré les rouages de l'administration, de la presse et des centres de décisions, à tous les niveaux». Il explique ainsi que c'est pour cette raison qu'une large opération d'assainissement a été lancée. Cet assainissement sera accompagné, selon lui, par une «profonde restructuration de l'ANEP». Toujours sur le même registre, le ministre de la Communication a fourni quelques chiffres sur le marché publicitaire. Il a indiqué dans le même entretien que «la publicité publique représentait 65% du marché publicitaire global et c'est là, un soutien indirect à la presse algérienne, tant publique que privée». Interrogé sur l'emprisonnement de journalistes, il a affirmé qu'«il y a des journalistes, très peu d'ailleurs, dont les dossiers sont entre les mains de la justice, et en tant que ministre et porte-parole du gouvernement, il ne m'appartient nullement d'évoquer des affaires relevant de la justice, qui est seule habilitée à dire s'il s'agit d'affaires en lien avec la liberté de la presse ou pas». Quant à la suspension de la suspension de certains journaux électroniques, M. Belhimer a précisé que ce ne sont que deux cas «exceptionnels», en l'occurrence Maghreb Emergent et RadioM.Post, gérés par «un journaliste qui se livrait à la diffamation, la calomnie et l'insulte à l'encontre du président de la République (… ) franchissant, ainsi, toutes les limites de la décence, de la morale et de la loi». Il a affirmé qu'il s'agissait d'une «suspension conservatoire» en attendant «l'achèvement des procédures de poursuites judiciaires conformément aux dispositions du code pénal et du code de l'information».