Dés le début de la crise sanitaire, l'Algérie en plus de renforcer son stock stratégique en céréales et en produits alimentaires de base a opté pour la restriction des exportations, une décision qui touche 17 produits. Le gouvernement a ainsi décidé d'interdire toute vente sur le marché international de fruits et légumes (à l'exception de l'excédent de dattes) pendant cette pandémie mondiale afin de protéger la consommation nationale. Une mesure qui n'a pas été sans conséquences sur les acteurs versés dans ce créneau. Ce que nous relèvera Toufik Hedkhiel, président du cluster algérien des fruits et légumes (CAFLEX) « Beaucoup de jeunes sociétés exportatrices de fruits et légumes souffrent de cette interdiction d'exporter du fait de leur fragilité économique » constatera-t-il plaidant pour des solutions à même de permettre aux exportateurs de fruits et légumes de maintenir leur activité et ne pas perdre leur part du marché international. Une part déjà faible. « L'Algérie se doit dès aujourd'hui de commencer à réfléchir à l'après COVID-19 en pensant à diversifier ses sources d'approvisionnement en devises. A présent l'heure est grave, et nous n'avons plus le droit de continuer à réfléchir encore pendant des mois et des mois sans prendre aucune décision concrète. L'heure est à l'action, car dans quelques mois la situation économique du pays aura pris une autre tournure. Donc pendant qu'il est encore temps, nous avons besoin une action rapide de l'état algérien. Aucun pays au monde ne peut se permettre de négliger un secteur aussi stratégique et pourvoyeur de devises et d'emplois comme l'exportation de fruits et légumes avec de telles potentialités », appellera le représentant du Caflex. A noter que pour l'heure, seules les dattes sont exportées vers la France. Certes, le transport de marchandises n'est pas concerné par la suspension du trafic, mais le gouvernement a décidé de ne pas exporter les produits stratégiques et les marchandises de large consommation, à l'exception de son excédent de production de dattes. D'ailleurs, plus de 1.000 tonnes de dattes ont été expédiés vers la France depuis le début de la pandémie.