La machine de l'exportation des produits agricoles semble être mise en branle, mais elle est toujours loin d'atteindre une vitesse de croisière. Pourtant, souligne Toufik Hadkeheil, président du Cluster algérien des fruits et légumes à l'export (CAFLEX), le pays dispose d'un potentiel important qu'il peut faire valoir sur le marché mondial. S'exprimant, ce jeudi, dans l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Hadkeheil a plaidé en faveur d'une stratégie globale pour l'encouragement des exportations des produits agricoles. Selon lui, une stratégie efficiente exige, au préalable, la régularité et la continuité dans l'alimentation du marché mondial en fruits et légumes. Donc, insiste-t-il, le pays ne doit plus se contenter d'exporter les excédents du marché local pour s'asseoir à la table des grands exportateurs, mais plutôt réserver des concessions et des terres dont la production sera destinée spécialement pour l'exportation. " L'exportation est parallèle avec le marché local mais les deux n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre. Les normes du marché local sont ce qu'elles sont et les normes du marché international sont ce qu'elles sont ", affirme-t-il.
Industrialiser l'agriculture et adapter le commerce extérieur L'Invité de la radio Chaîne 3 qui s'est montré optimiste n'a pas cessé, toutefois, de répéter que " Rome ne s'est pas faite en un jour ". Selon lui, une stratégie d'exportation nécessite un travail en amont et un effort global sur plusieurs années. Entre autres impératifs pour l'essor de l'exportation des fruits et légumes, l'Invité de la chaîne 3 insiste particulièrement sur la modernisation et l'industrialisation de l'agriculture nationale. Il faut en finir avec les pratiques artisanales et opter pour l'exploitation des terres d'une "manière plus industrielle", recommande-t-il. Pour étayer ses propos, le président du Cluster algérien des fruits et légumes à l'export compare le rendement en Espagne qui (pour l'exemple de la tomate) est de 400 tonnes à l'hectare alors que chez nous il ne dépasse pas les 40 tonnes à l'hectare. L'adaptation du commerce extérieur est une autre condition pour réussir le pari de l'exportation. Dans ce sillage, M. Hadkeheil réitère l'appel de son Cluster à l'ouverture d'un couloir vert pour les fruits et légumes. "Sur le plan théorique, le couloir vert existe, mais pratiquement, il n'y a que la datte qui en bénéficie", regrette-t-il.