L'affaire du bilan de l'année 2019, non certifié par le commissaire aux comptes, n'en finit pas de causer des remous au sein de la maison mouloudéenne, et le propriétaire du club, en l'occurrence Sonatrach. Les responsables de la compagnie pétrolière ne semblent pas prêts à passer l'éponge cette fois-ci, comme c'était le cas par le passé. Ainsi, et en attendant la réunion des actionnaires prévue à la fin de ce mois où il sera question de prendre des décisions sur cette affaire, l'actionnaire majoritaire a décidé d'éplucher dans le moindre détail ce fameux bilan. C'est à cet effet qu'une réunion regroupant les parties concernées s'est tenue mercredi en fin d'après-midi. Contacté pour en savoir plus sur cette réunion et son but, le porte-parole du Mouloudia d'Alger, Tahar Belkhir, a nié toute présence du PDG de Sonatrach à ladite réunion, comme cela a circulé ces dernières heures. «Almas ne s'est jamais réuni avec le PDG de Sonatrach. Il y a eu une réunion tripartite en effet, à laquelle avaient pris part le président de la SPA, Abdennacer Almas et notre financier, Abdelghani Sebti côté SPA, et de l'autre le commissaire aux comptes et le représentant du PDG de Sonatrach spécialisé dans les finances. Une réunion où il a été question d'éplucher le bilan de 2019, qui comme tout le monde le sait, n'a pas été certifié par le commissaire aux comptes en raison des irrégularités constatées par ce dernier», explique le porte-parole du Mouloudia. Et de préciser : «Contrairement à ce qui a circulé, Sebti n'a pas été limogé et il ne peut l'être par Sonatrach pour la simple raison que c'est un employé de la SPA, bien qu'il soit un cadre de la compagnie pétrolière.» Pour rappel, le bilan de l'année 2019, dont la gestion était antérieure à l'actuel conseil d'administration dirigé par M. Almas depuis janvier dernier, a révélé de graves failles et des irrégularités assez déroutantes. Des anomalies de gestion, avec entre autres des dépenses injustifiées, soupçons de surfacturations et bien d'autres défaillances ayant conduit au refus du commissaire aux comptes d'approuver le bilan en question. Une gestion suspicieuse de l'argent de Sonatrach, qui sera d'ailleurs débattue lors de la réunion des actionnaires, à la fin de ce mois, où on parle avec insistance d'une action en justice à l'encontre des responsables de la gestion du club durant cette période, qui a vu le passage de trois directeurs sportifs (Kaci-Saïd, Ghrib, et Sekhri). Le porte-parole de la SPA/Le Doyen, Tahar Belkhiri, avait donné le ton, en déclarant dans un entretien accordé à El Watan mercredi dernier : «Celui qui a fauté doit rendre des comptes.»(Lire entretien paru le 17 juin 2020 https://www.elwatan.com/edition/sports/il-y-a-un-president-a-la-tete-du-club-pas-besoin-dun-directeur-sportif-17-06-2020). Une déclaration qui laisse présager que Sonatrach ne devrait pas passer l'éponge, et qu'un recours à la justice serait décidé lors de la réunion des actionnaires. Sur un autre registre, le Mouloudia d'Alger, qui ne compte que la section football sous son sigle, a réussi à récupérer ses 13 sections sportives accaparées il y a 12 ans par Sonatrach sous le giron du Groupement sportif des pétroliers (GSP). Le Club sportif amateur (CSA) et Sonatrach ont fini par trouver un accord, en fin de semaine, pour la fusion entre le MCA et le GSP, qui verra désormais les 13 sections activer dès la saison prochaine sous le sigle du Mouloudia d'Alger.