Les vendanges ont commencé depuis longtemps et s'achèveront après celles des raisins de cuve qui couvrent une superficie de 8 795 ha en zone précoce. Si, pour les raisins de table, les vendanges ont commencé depuis longtemps et s'achèveront après celles des raisins de cuve, cela bien que les premiers ne couvrent que 4 275 ha et les seconds 8 795 ha, c'est aujourd'hui, en zone précoce, c'est-à-dire sur le littoral, que débutera la récolte pour le raisin de cuve. C'est le résultat d'un consensus entre producteurs et transformateurs, les seconds, du moins une bonne partie d'entre eux, cherchaient à susciter son démarrage avant que le raisin n'arrive à maturité. La précipitation, que l'on voulait engager comme l'année passée, devait permettre à ses initiateurs d'engranger le maximum du raisin disponible, cela au détriment des transformateurs soucieux de réaliser une vinification conforme aux règles de l'art. Ils auraient été suivis par nombre de viticulteurs qui, face à eux, ont les pieds et poings liés. Cela est si vrai que, à titre d'exemple, le raisin va être livré aux transformateurs sans que ces derniers aient annoncé le prix qu'ils vont consentir au quintal. Lors d'une réunion tenue la semaine écoulée au siège de la chambre d'agriculture, les viticulteurs ont réclamé 4200DA le quintal, un prix que, des sept transformateurs, seul l'ONCV n'a pas contesté. Une spéculation menacée de disparition Selon l'usage établi, il faudra attendre que l'office arrête le prix qu'il consentira pour que les autres transformateurs établissent les leurs. C'est dire l'état de précarité dans lequel se trouve la filière viticole, une spéculation menacée de disparition avec, entre autres, un rendement moyen à l'hectare dérisoire, entre 25 et 30q/ha, alors qu'il en faudrait 50 pour qu'elle soit rentable. D'année en année, le vignoble subit des arrachages. Ainsi, de 16 000 ha en 2006/2007, la superficie est passée, en 2007/2008, à 12 380 ha pour tomber, en 2008/2009, à 9 535 ha et chuter cette année à 8795 ha. Selon les prévisions, on s'attend à une production de 290 000 q avec un rendement moyen évalué à 33 q/ha. Pour ce qui est du raisin de table, on s'attend à une récolte de 162 000 q, soit un rendement équivalent à 38 q/ha. Lorsqu'on s'étonne de ce rendement alors que le raisin de table est plus productif et qu'il est, en partie, en irrigué, on explique que toute la production n'est pas livrée puisque le raisin sur-maturé et celui immature ne sont pas récoltés. Il reste une bizarrerie dans la commercialisation de ce raisin en ce sens qu'il se vend essentiellement sur les bords de route à des prix qui dépassent ceux du marché lorsqu'il y arrive. Mais le plus bizarre, dans l'affaire, c'est que ce marché informel ne semble déranger aucune institution chargée de sa répression.