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Décès du musicien Smaïn Hini : Un autre pionnier de la musique andalouse tire sa révérence
Publié dans El Watan le 02 - 08 - 2020

Smaïn Hini, cette grande figure de la musique andalouse, s'est éteinte, jeudi matin, à l'hôpital Lamine Debbaghine de Bab El Oued. On le savait malade. Même très malade.
Ses proches, sa famille artistique et ses fans n'ont pas cessé de prier pour son rétablissement. Mais la grande faucheuse en a décidé autrement. Le musicien et chef d'orchestre Smail Hini était doté d'une prestance et d'un charisme artistique sans égal. Il se faisait un honneur d'assister à presque tous les récitals andalous qui se déroulaient, un peu partout, au niveau de la capitale. Sa silhouette imposante et son franc-parlé résonne encore dans les coulisses de ces lieux.
Quand il se lançait dans l'interprétation d'une nouba ou encore dans des chants religieux, il avait l'art et la manière de transcender le corps et l'âme de ses nombreux mélomanes. A chaque fois qu'il rencontrait de jeunes artistes en herbe ou encore ses anciens élèves, il se plaisait à les encourager en leur prodiguant de précieux conseils.
La musique andalouse a toujours été son combat et sa priorité. Une musique qu'il a soigneusement transmise et inculquée à sa fille Hasna.
Une musicienne au timbre de voix exceptionnel et au parcours artistique exemplaire. Ses trois autres filles sont également des solistes de talent. L'artiste Smain Hini est né en 1946 à la Casbah d'Alger. Très jeune, il est bercé dans les coulisses de la musique grâce à sa tante paternelle Djida Thamokrante.
Celle-ci était considérée comme la doyenne des chanteuses kabyles. Il intègre le Conservatoire d'Alger où il aura comme maîtres prestigieux Abdelkrim Dali, Abderrezak Fekhardji et de Boudjemaa Ferguene. Il en ressort diplômé en cithare. En 1971, Smaïn Hini devient membre de l'Action culturelle des travailleurs (ACT) au sein de laquelle il rencontre Kateb Yacine, Ali Zammoum et Ahmed Asselah. Il participe en tant que musicien de la troupe à la tournée nationale et en France de la pièce théâtrale Mohamed prends ta valise de Kateb Yacine.
Il est sollicité par la suite pour deux autres pièces théâtrales Palestine trahie et La Guerre de deux mille ans de Kateb Yacine. Par la suite, il est tour à tour membre fondateur et membre du jury du 1er Festival des ensembles vocaux de Sétif et membre de la troupe culturelle de la Sonelec avec Slimane Benaïssa et Omar Guendouz. A l'orée des années 80, il est membre fondateur de l'Association El Fekhardjia et six ans plus tard, il est aussi membre fondateur, président et chef d'orchestre de l'association Es Sendoussia. En 1994, Smaïn Hini se distingue par la composition d'une nouvelle nouba avec le compositeur français Michel Montanaro et en 1995 par la composition de la première «nouba maghrébine».
Deux ans plus tard, il crée à son grand bonheur l'association El Inchirah suite à sa rupture avec l'Association El Soundoussia. En 1998, il participe également à la création du premier orchestre féminin de musique arabo-andalouse. Ce membre fondateur de l'association El Inchirah est le fer de lance de trois albums. Les deux premiers ont été enregistrés avec l'association El Inchirah d'Alger.
Le premier album se décline sous la forme d'un coffre de 2 CD d'anthologie de la musique classique algérienne en hommage à M'hamed Sfindja tandis que le second album est l'enregistrement du concert de la veillée du Mouloud 2010. Le troisième album n'est autre que le premier album de sa fille Hasna, intitulé De notre patrimoine.
Le décès du regretté maître de la musique classique algérienne a suscité un grand émoi dans le milieu artistique. Le musicologue et directeur de l'Agence Nationale pour le Rayonnement Culturel, Abdelkader Bendameche, a exprimé son deuil via les réseaux sociaux par les propos suivants : «Cheikh Smain Hini s'en est allé. Le monde artistique particulièrement celui de la musique andalouse est encore une fois endeuillé par la perte de Cheikh Smain Hini, président de l'association El Inchirah d'Alger.
Ce véritable militant de la préservation et de la sauvegarde du patrimoine musical andalou vient de perdre sa dernière bataille. Je lui reconnais ses vastes connaissances dans son domaine de prédilection, élève de cheikh el Hadj Abdelkrim Dali au Conservatoire municipal d'Alger, de cheikh Abderezak Fekhardji et de Boudjemaa Fergane.
Cheikh Smain Hini s'est forgé une personnalité très importante dans la défense de ce legs ancestral. Il manquera à la famille artistique. Il me manquera personnellement pour l'avoir côtoyé de très près durant un peu plus de 45 ans. Il manquera cruellement à sa fille Hasna , qui est aussi sa meilleure élève. Il manquera à ses autres filles, à son épouse Rachida et a son frère le distingué pianiste Nasser Hini. Vas en paix cher ami, fidèle et vieux compagnon de route artistique.»
De son côté, l'artiste Manal Gherbi n'a manqué, elle aussi, d'exprimer sa peine via un message : «Ammi Smain Hini était bon, généreux, grand par son art et par son amour inconditionnel de la culture algérienne. Ammi Smaïn Hini s'en est allé aujourd'hui vers les cieux, laissant derrière lui des générations d'artistes interprètes et musiciens qui assureront avec passion, fidélité et dignité la pérennité de notre patrimoine classique andalous. Tu étais comme un second père pour moi et aujourd'hui c'est avec un coeur rempli de tristesse que je te dis au revoir.
Tu as emporté avec toi une partie de nous, de notre mémoire mais tu resteras, par ton oeuvre et ta générosité, à jamais dans nos coeurs et dans l'histoire de la musique classique algérienne. Au revoir cher maître.»
Sous l'effet du choc de cette terrible perte, l'interprète de musique andalouse Lila Borsali déclare : «En ces circonstances particulièrement douloureuses, les mots ne suffisent plus à dire ce que du plus profond de mon coeur je ressens. Qui pleurer ? Le père d'une de mes amies ? Le cheikh, dont la référence marquera longtemps le monde musical andalou ? Le défenseur farouche de cet art ? L'homme pour qui le partage était la valeur première ? »


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