Cette soirée du lundi 25 août 2020 a vu une excellente initiative de la part de l'association de quartier Cité des frères Bournine, dans la ville de Béjaïa, à l'égard des enfants pour leur faire oublier un peu le stress d'un virus qui a mis la planète en arrêt maladie et, du même coup, les préparer à une rentrée scolaire pas comme les autres. «Nos enfants sont confinés depuis le mois de mars et la Covid-19 est un traumatisme pour beaucoup d'entre eux. Ils n'ont pas été à l'école ni en vacances. Nous avons donc pensé à inviter des profs et des psychopédagogues leur expliquer la situation induite par cette pandémie, leur remonter le moral et les re-motiver pour la rentrée scolaire», dira Mial Farouk, le président de l'association. Pour Aggoune Mokrane, enseignant et militant associatif, membre également de ladite association, les enfants sont les victimes les plus touchées par la pandémie de la Covid-19. Ils sont coupés de leur milieu naturel qui est l'école. «Nous revivons un peu l'année du fameux boycott scolaire mais cette fois-ci, il s'agit d'un boycott non voulu. Les enfants ont beaucoup souffert de la situation tout comme les adultes, mais ces derniers ont toute latitude pour exprimer leurs peurs et leurs angoisses contrairement aux enfants que l'on somme souvent de se taire. Nous ambitionnons donc de traiter un tant soit peu ce traumatisme de l'enfant qui n'a pas été négligé et pour cela nous avons invité des psychopédagogues ainsi que les membres du comité Stop-Covid pour parler aux enfants avec leur langage et leurs mots à eux. En réalité, ce virus ne va pas disparaître d'un coup de baguette magique. Nous allons devoir apprendre à vivre avec très longtemps. Autant se préparer et préparer nos enfants tant que les adultes n'ont pas encore trouvé de remède. Il est temps que les enfants reprennent la logique de la classe. C'est le moment de bouger et de relancer cet esprit de solidarité pour pouvoir s'en sortir, cet esprit du vivre-ensemble», dit Mokrane Aggoune. A travers cette louable initiative, l'association mise sur un investissement à long terme sur l'enfant, appelé à faire de la prévention, à appliquer les gestes barrières et à respecter son environnement pour préserver la vie. Occupant chacun sa petite table, à bonne distance l'un de l'autre, les enfants, qui, pour l'occasion, ont reçu des tenues complètes avec short, maillot et casquette, ont eu droit à une belle soirée autant récréative que pédagogique avec une ambiance de kermesse. Un clown a même été invité à faire de l'animation alors que l'association Project'heurs a apporté son aimable concours pour la diffusion d'un film pour enfants en kabyle. Il va de soi que cette initiative citoyenne qui sort du lot a beaucoup plu autant aux enfants qu'à leurs parents ainsi qu'aux habitants du quartier qui ont tous apporté leur aide pour sa réussite. Elle gagnerait à être renouvelée dans tous les quartiers.